Le scandale qui a ébranlé la politique : Piotr Pavlenski condamné à une peine de prison ferme pour la chute de Benjamin Griveaux
3 minutesPiotr Pavlenski condamné à une peine de prison ferme
L’artiste russe Piotr Pavlenski a été condamné à une peine de six mois de prison ferme aménageable en placement sous bracelet électronique. Il était jugé pour avoir enregistré et diffusé les vidéos à caractère sexuel qui ont entraîné la chute de Benjamin Griveaux en février 2020. Sa compagne, Alexandra de Taddeo, a également été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir conservé les vidéos et participé à leur diffusion, malgré ses contestations.
Les peines demandées par le parquet
Lors du procès agité qui s’est tenu le 28 juin, le parquet avait requis des peines similaires contre Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo. Selon le parquet, aucune action ne peut être commise au nom de la liberté d’expression. Ces demandes de peines ont finalement été suivies par le tribunal.
L’artiste russe, connu pour ses performances extrêmes en Russie et réfugié en France depuis 2017, avait justifié la diffusion de ces vidéos comme étant une œuvre artistique. Il avait invoqué la liberté artistique tout en usant de son droit au silence pendant l’audience.
La chute de Benjamin Griveaux
En février 2020, Benjamin Griveaux, alors candidat La République en marche (LRM) à la mairie de Paris, a abandonné sa campagne suite à la diffusion des vidéos compromettantes. Il dénonçait des attaques ignobles mettant en cause sa vie privée.
Moins de deux jours avant son retrait, des vidéos d’un homme se masturbant ont été publiées sur le site Pornopolitique, dont le lien a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Ces vidéos avaient été envoyées par Benjamin Griveaux à Alexandra de Taddeo pendant leur brève relation entre mai et août 2018. Elles avaient ensuite été montées avec des captures d’écran de messages échangés entre eux.
Naufrage politique : le scandale de la démission de l’ancien secrétaire d’État
L’affaire qui avait secoué la sphère politique, menant à la démission de l’ancien secrétaire d’État, porte-parole du gouvernement et député, continue de faire parler d’elle. Les critiques fusent de tous bords, tant à gauche qu’à droite, dénonçant unanimement ce qu’ils qualifient de « naufrage voyeuriste » et de « menace pour la démocratie ».
L’art politique : une dénonciation de l’hypocrisie
Au cœur de cette affaire, M. Pavlenski revendique immédiatement sa responsabilité dans cette action d’« art politique ». Son objectif était de dénoncer l’« hypocrisie dégoûtante » de M. Griveaux, qui, selon lui, « utilisait sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris ». Une provocation qui a eu des conséquences sans précédent.
Un procès marqué par l’absence de M. Griveaux
Le procès a eu lieu en l’absence de M. Griveaux, qui, à 45 ans, a décidé de tourner le dos à la politique. Son avocat, Me Richard Malka, a plaidé en faveur de la protection de la vie privée. « En réalité, le modèle qu’ils réclament, c’est la terreur à laquelle succombent les plus violents », s’est-il exclamé, avant d’ajouter : « L’art n’a jamais été un instrument de délation pour détruire des vies, un instrument totalitaire ».
Mme Taddeo, présente lors du procès, a soutenu qu’elle n’avait « à aucun moment voulu piéger » M. Griveaux. Bien que l’accusation la considère comme directement impliquée, l’étudiante en histoire de l’art a maintenu que M. Pavlenski avait publié les images à son insu. Elle précise toutefois qu’elle « soutient » son compagnon dans sa démarche artistique.
Auteur : Anonyme Date : [Insérer la date ici]