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Attentat de Magnanville : Une condamnation à perpétuité pour Mohamed Lamine Aberouz

Attentat de Magnanville : Une condamnation à perpétuité pour Mohamed Lamine Aberouz

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Attentat de Magnanville : Mohamed Lamine Aberouz condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

La cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict mercredi 11 octobre concernant l’affaire de l’attentat de Magnanville. Mohamed Lamine Aberouz, accusé de complicité dans l’assassinat de Jessica Schneider et Baptiste Salvaing le 13 juin 2016, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Une condamnation à la hauteur des réquisitions

La cour d’assises spéciale de Paris a suivi les réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT). L’accusation avait demandé la peine maximale avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Malgré les déclarations d’innocence de l’accusé, Mohamed Lamine Aberouz était jugé pour “complicité d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique”, “complicité de séquestration de mineur” et “association de malfaiteurs terroriste criminelle”.

Des preuves compromettantes pour l’accusé

La présence d’une “trace ADN pure” de Mohamed Lamine Aberouz dans le domicile des victimes a été un élément clé pour la cour. Cette preuve renforce la complicité de l’accusé dans les crimes perpétrés par Larossi Abballa, revendiqué par l’Etat islamique (EI) et tué lors de l’assaut de la police. La défense avait argumenté que cette trace d’ADN provenait d’un “transfert” entre la voiture de Larossi Abballa et l’ordinateur des victimes, mais les experts ont jugé cette hypothèse peu probable.

En outre, l’alibi de l’accusé a été jugé fragile par le ministère public. Mohamed Lamine Aberouz prétendait être présent dans une mosquée des Mureaux le soir du double assassinat.

Un témoignage incertain

Aucun témoin n’a pu confirmer les déclarations de Mohamed Lamine Aberouz concernant sa présence à la salle de prières au moment du crime. Les enquêteurs ont affirmé que son téléphone ne s’était pas connecté à la borne de cette salle, mais à une autre. Les avocats de l’accusé ont contesté ces affirmations, affirmant que cette borne correspondait bien à la salle de prières.

Des actes troublants après le crime

L’accusation a souligné la réaction paniquée de l’accusé après le crime. Durant la nuit du 13 au 14 juin, il a réinitialisé son compte de messagerie Telegram et a déposé des ordinateurs, tablettes et clés USB chez un ami. L’accusé a justifié ces actes en affirmant qu’il avait eu peur. Il convient de noter que le tueur, Larossi Abballa, était un ami d’enfance et proche du frère aîné de l’accusé, Charaf-Din Aberouz, qui avait été condamné pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste en 2011.

L’attentat qui a ébranlé l’opinion et marqué la police

Le 13 juin 2016, Larossi Abballa a commis un attentat brutal en assassinant Jessica Schneider, secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, et son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, commandant au commissariat des Mureaux, à l’aide de plusieurs coups de couteau. Il a ensuite retenu leur jeune fils en otage pendant plusieurs heures. Cet acte terroriste a rappelé de manière choquante la persistance de la menace djihadiste et a profondément bouleversé l’opinion publique. L’intrusion de la terreur dans l’intimité d’une maison, sous les yeux d’un enfant de 3 ans, a eu un impact considérable. De plus, cet attentat a marqué durablement l’institution policière qui était visée pour la première fois dans la sphère privée.