Les distributions alimentaires interdites dans le nord de Paris : Une politique inhumaine envers les plus vulnérables
3 minutesLes distributions alimentaires interdites dans le nord de Paris
La Préfecture de police interdit les distributions alimentaires dans le quartier du nord de Paris où se trouvent les migrants et les sans-abri, qualifiant ces distributions de facteur de la formation de camps.
La préfecture de police interdit les distributions alimentaires
La Préfecture de police de Paris (PP) a pris un arrêté interdisant, à compter du 10 octobre et pour une durée d’un mois, les distributions alimentaires dans un quartier du nord de Paris où se concentrent les campements de migrants et les sans-abri. Cet arrêté a provoqué la colère des associations.
La justification de la Préfecture de police
L’arrêté signé par le préfet Laurent Nuñez prévoit une interdiction des distributions alimentaires dans le secteur des 10e et 19e arrondissements, dans un quartier autour des stations de métro Stalingrad et Jaurès. La PP estime que ces distributions alimentaires entraînent une augmentation des bénéficiaires et contribuent à stimuler la formation de campements dans le secteur du boulevard de la Villette, où se trouvent des migrants, des personnes droguées et des sans-abri. Selon la PP, le quartier est devenu un point de fixation pour ces camps, causant des troubles à l’ordre public.
Pourtant, les associations contestent cette justification en affirmant qu’il n’y a jamais eu d’incidents lors des distributions alimentaires.
Des interdictions qui entravent les associations et les personnes vulnérables
Un climat de colère et de frustration règne au nord de Paris alors que de nouvelles interdictions alimentaires pour les personnes sans-abri sont mises en place. Les associations et les personnes concernées estiment que ces mesures compliquent encore davantage leur situation déjà difficile sans pour autant apporter de solutions réelles.
L’excuse des Jeux olympiques et les conséquences sur les plus vulnérables
La tension est palpable dans le nord de Paris à l’approche des Jeux olympiques. Les personnes toxico-dépendantes semblent être utilisées comme un prétexte pour justifier l’éviction de tous. Cette réalité inquiète les acteurs de terrain qui s’efforcent quotidiennement d’aider les plus démunis. Samuel Coppens, de l’Armée du Salut, souligne que ce sont invariablement les personnes les plus vulnérables qui sont les premières victimes de ces mesures restrictives.
Une politique révélatrice et controversée
L’association Utopia 56 dénonce l’application d’un schéma similaire dans la capitale française par rapport à ce qui se passe à Calais. Depuis 2020, des arrêtés similaires ont été régulièrement pris, privant ainsi les plus démunis de leurs besoins alimentaires. Le fait que cette interdiction soit annoncée le jour de la Journée internationale de lutte contre le sans-abrisme témoigne selon l’association de la politique anti-SDF mise en place par l’État. Cette situation met en évidence une fois de plus les problèmes auxquels les personnes sans domicile fixe sont confrontées et souligne la nécessité d’une réflexion sur des solutions plus humaines et durables.