Les attaques turques tuent vingt-neuf membres des forces kurdes en Syrie : une escalade meurtrière

Vingt-neuf membres des forces kurdes tués par des attaques turques dans le Nord-Est de la Syrie

Depuis jeudi dernier, la Turquie mène une campagne de bombardements en représailles à un attentat à la bombe à Ankara qui a blessé deux policiers le 1er octobre. Les cibles de ces attaques sont des régions sous contrôle des Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie.

Un nouveau raid de la Turquie tue vingt-neuf membres des forces kurdes

Lundi 9 octobre, les autorités de la région semi-autonome ont annoncé que vingt-neuf membres des forces kurdes en Syrie ont été tués et vingt-huit autres blessés dans un raid de la Turquie. Ce raid a spécifiquement visé un centre de formation des forces antidrogue kurdes dans le nord-est du pays. Certaines des personnes blessées sont dans un état critique.

Les attaques turques provoquent une situation humanitaire critique

Les attaques aériennes turques, qui ont touché notamment un centre de formation à la périphérie de Malikiyé, ont également causé la mort de trente membres de la police kurde, les Assayish, et blessé trente-sept autres personnes. Les hôpitaux et les mosquées de la région ont lancé un appel aux dons de sang pour faire face à l’afflux de blessés. Les attaques ont également visé des infrastructures civiles et des quartiers généraux utilisés par les forces kurdes.

La Turquie intensifie ses raids contre les cibles kurdes en Syrie et en Irak en représailles à l’attentat d’Ankara

La Turquie a récemment renforcé son déploiement de troupes dans le nord de la Syrie, une région ravagée par la guerre, en réponse à l’attentat qui a eu lieu à Ankara. Cet attentat a été revendiqué par une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme un groupe “terroriste” par Ankara et ses alliés occidentaux, et qui mène une lutte armée contre les autorités turques. Les bases du PKK se trouvent dans le Kurdistan d’Irak, au nord de la Syrie.

Les Forces démocratiques syriennes nient toute responsabilité dans l’attaque

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis et représentant les forces kurdes dans la région, ont nié toute implication dans l’attaque survenue à Ankara. La Turquie, quant à elle, affirme que les deux assaillants tués lors de l’attaque provenaient de Syrie. Les combattants kurdes syriens, soutenus par les Etats-Unis, ont joué un rôle essentiel dans la bataille qui a chassé les djihadistes de l’Etat islamique du nord de la Syrie en 2019. Depuis 2016, la Turquie a mené trois opérations d’envergure contre les Kurdes, qui exercent une influence significative dans la région et ont établi une administration autonome.

La guerre en Syrie a provoqué de nombreux déplacements et pertes humaines

La guerre en Syrie, qui a débuté en 2011, a engendré d’innombrables souffrances. Elle a fait plus de 500 000 morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le territoire. La situation est complexe et les acteurs impliqués sont nombreux. La Turquie, en déployant ses troupes et en intensifiant ses raids contre les cibles kurdes en Syrie et en Irak, tente de réagir à l’attaque d’Ankara, revendiquée par le PKK. Les forces kurdes, quant à elles, se sont révélées être des alliées clés des Etats-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique, mais restent considérées comme une menace par Ankara. Dans ce contexte tendu, la question de la stabilité et de l’avenir de la région demeure incertaine.