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Série d'explosions nocturnes en Corse : la recrudescence des actes criminels inquiète les autorités
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Série d'explosions nocturnes en Corse : la recrudescence des actes criminels inquiète les autorités

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Série d’explosions nocturnes en Corse

Une série d’explosions nocturnes a secoué la Corse dimanche soir, ciblant des habitations et l’ancien centre des impôts d’Ajaccio. Les explosions n’ont fait aucune victime et aucune revendication n’a été faite jusqu’à présent.

Des habitations et un centre des impôts visés

Plusieurs explosions ont frappé différents endroits en Corse dans la soirée du dimanche 8 octobre. Cinq habitations, dont certaines étaient des résidences secondaires, dans des villages autour d’Ajaccio ont été endommagées dans une série d’explosions quasi simultanées entre 22h30 et 22h45, selon le parquet d’Ajaccio. Aucun blessé n’a été signalé et aucun tag ou message de revendication n’a été trouvé sur les lieux.

En outre, une autre explosion a visé l’ancien centre des impôts d’Ajaccio à 23h40. Une enquête a été ouverte pour destruction par moyens dangereux et transports d’explosifs, confiée à la section de recherche de la gendarmerie et la police judiciaire. Le parquet national antiterroriste sera informé de ces actes, selon le parquet.

Des lotissements en construction également touchés en Haute-Corse

En Haute-Corse, cinq lotissements en construction ont également été visés par des explosions, au sud de Bastia, à Lucciana, dans le Cap Corse à Erbalunga et en plaine orientale à Santa-Lucia-di-Moriani, a déclaré une autre source proche du dossier. Là encore, aucun blessé n’est à déplorer.

Recrudescence des incendies criminels et des explosions en Corse

Depuis près de deux ans, la Corse est confrontée à une augmentation des incendies criminels et des explosions qui ciblent principalement des résidences secondaires. De plus, ces actes sont souvent accompagnés de tags nationalistes, ce qui soulève de vives inquiétudes dans la région.

Des revendications inquiétantes

Certaines de ces explosions ont été revendiquées par le Front de libération nationale corse (FLNC), tandis que d’autres ont été attribuées au mouvement GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), un groupe clandestin de jeunes Corses. Ces actes criminels ont notamment pour objectif de détruire des biens immobiliers et de semer la peur au sein de la population.

Une réponse judiciaire insuffisante

D’après une source judiciaire, le parquet national antiterroriste a ouvert cinquante enquêtes cette année en lien avec des incendies criminels ou des destructions diverses commises en Corse. Un chiffre alarmant lorsque l’on compare aux vingt-deux enquêtes ouvertes en 2022, aux trois de 2021 et aux quatre de 2020. De son côté, le pôle antiterroriste du tribunal de Paris est chargé de quatorze informations judiciaires en lien avec le terrorisme corse. Une situation qui indique clairement l’ampleur du problème et la nécessité de renforcer les moyens de lutte contre ces actes répréhensibles.

La dernière “nuit bleue” de cette nature remonte à mars 2019, où sept habitations ont été gravement endommagées en Corse-du-Sud et en Haute-Corse. Les principaux prévenus de cette affaire ont déjà été condamnés à une peine de six ans de prison ferme en avril 2022 par le tribunal judiciaire de Paris. Même sans revendication, la procureure avait alors estimé que la dimension terroriste de ces faits était clairement établie. Face à cette situation inquiétante, il est essentiel que les autorités renforcent leur action pour mettre fin à ces actes criminels et protéger la population corse.