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L'Assemblée nationale adopte un projet de loi crucial pour faire baisser les prix en supermarché

L'Assemblée nationale adopte un projet de loi crucial pour faire baisser les prix en supermarché

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L’Assemblée nationale adopte le projet de loi pour avancer les négociations commerciales entre industriels et supermarchés

Lundi 9 octobre, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi visant à avancer les négociations commerciales entre les grands industriels et les supermarchés. Cette initiative vise à faire baisser les prix en rayons en répercutant plus rapidement les baisses de prix de gros observées en 2023.

Une solution d’urgence pour protéger le pouvoir d’achat des Français

Le projet de loi, qualifié de “solution d’urgence” par la ministre déléguée aux petites et moyennes entreprises et au commerce, Olivia Grégoire, a été voté malgré les critiques de l’opposition qui le considère “peu ambitieux”. Dans le but de protéger le pouvoir d’achat des Français, cette avancée de six semaines dans les négociations, fixant la date butoir au 15 janvier au lieu du 1er mars, permettra d’anticiper les baisses de prix liées à la diminution du coût des matières premières.

La ministre prévoit également une réflexion plus large sur la réforme du cadre global des négociations commerciales avec le lancement d’une mission gouvernementale transpartisane. Malgré l’adoption du projet de loi avec 69 voix contre 51, il reste encore à voir si l’amendement de la députée MoDem Anne-Laure Babault, imposant une date butoir au 31 décembre pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 350 millions d’euros, sera conservé après l’examen du projet de loi au Sénat.

La France insoumise défend une motion de rejet sans succès

Les députés de La France insoumise ont tenté en vain de défendre une motion de rejet de ce projet de loi. Il reste maintenant à attendre l’examen du projet de loi au Sénat qui débutera le 26 octobre dans l’hémicycle de la chambre haute.

Les négociations commerciales annuelles : un enjeu majeur pour les grandes enseignes de distribution

Chaque année, les négociations commerciales entre les grandes enseignes de distribution et leurs fournisseurs font l’objet d’une vive controverse. Ces négociations permettent de fixer les conditions d’approvisionnement pour toute l’année à venir, incluant les prix d’achat, la place en rayon, et le calendrier promotionnel.

Les géants de la grande distribution tels que E. Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U négocient ainsi avec les marques nationales, telles que Danone, Nutella, Nescafé et Cochonou. Cette démarche concerne la majorité des produits vendus dans les supermarchés.

Des enjeux économiques importants et des désaccords politiques

L’inflation alimentaire a été un sujet majeur ces dernières années, notamment suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Bien que les indicateurs montrent une décélération de cette inflation, les baisses de prix en gros observées en 2023 n’ont pas été répercutées de manière significative dans les rayons des supermarchés.

Dans cette optique, le gouvernement a proposé de prendre les devants en avançant d’un mois et demi le calendrier des négociations commerciales de 2024. L’objectif est de favoriser une baisse plus rapide des prix pour les consommateurs. Toutefois, cette proposition a été critiquée par certains acteurs politiques, jugée comme un “texte inutile et dangereux” par Aurélie Trouvé. La droite et l’extrême droite, bien qu’opposées à cette motion, ont également déclaré trouver le texte gouvernemental “peu ambitieux”.

L’espoir d’une réduction des prix pour les consommateurs

Tant les industriels que les distributeurs estiment qu’un retour aux prix de 2019 est extrêmement improbable, compte tenu des conditions actuelles du marché. Cependant, en avançant le calendrier des négociations, ils espèrent voir apparaître des réductions de prix plus rapidement, offrant ainsi une perspective plus favorable aux consommateurs.

Les négociations commerciales annuelles représentent donc un enjeu majeur tant du point de vue économique que politique. Alors que les désaccords persistent, il reste à voir quelle sera l’issue de ces pourparlers et quelles répercussions auront ces décisions sur les prix de vente au consommateur.