Une victoire méritée pour les Tongiens face à une Roumanie combative
5 minutesLes Tongiens sauvent l’honneur face à la Roumanie
Dans un match sans enjeu, les Polynésiens ont dominé (45-24) des Roumains courageux mais limités, en marquant sept essais. Avec zéro point marqué, le bilan des joueurs des Carpates est catastrophique.
Les Tongiens sortent du Mondial la tête haute
Dans le dernier match de la poule B, les « Ikale Tahi » (les Aigles de mer) ont nettement battu les Roumains (45-24) au Stade Pierre-Mauroy de Lille, dimanche 8 octobre. Les deux équipes étant déjà éliminées, le seul enjeu de ce match était de savoir qui allait hériter de la cuiller de bois. Tombés dans une poule B particulièrement relevée, avec l’Irlande, l’Afrique du Sud et l’Écosse, aucun des deux adversaires du jour n’avait réussi à inscrire le moindre point depuis le début du Mondial avant ce match.
Le spectacle et le suspense ont été au rendez-vous à Villeneuve-d’Ascq
Dans les travées de l’enceinte nordiste, les visages étaient souriants après la rencontre. Les 45 000 spectateurs présents, dont de nombreux fans anglais qui avaient assisté la veille à la victoire poussive (18-17) de leur équipe face aux Samoa, ont assisté à un festival offensif avec dix essais marqués, dont sept pour les joueurs du Pacifique. Les Roumains ont été courageux, mais l’écart de niveau entre les deux équipes était trop important pour leur permettre de rivaliser jusqu’au bout. Au moins, les Chênes (les Stejarii, en roumain) ont montré un meilleur visage que lors de leurs sorties précédentes. Signe d’un désarroi profond, le sélectionneur Eugen Apjok avait d’ailleurs procédé à neuf changements après la défaite (0-84) face à l’Écosse. Dans cette rencontre entre derniers de la classe, les Tongiens partaient favoris, ayant encaissé nettement moins de points que leurs adversaires du jour depuis le début du tournoi (143 contre 242). Proches au classement mondial (Tonga est 15e, la Roumanie 19e), les deux équipes ont de nombreux points communs. Elles n’ont jamais dépassé la phase de poule d’une Coupe du monde, alors qu’elles ont participé à huit des neuf précédentes éditions. La première demi-heure a été entièrement dominée par les Tongiens qui, fidèles à la culture des joueurs du Pacifique, ont montré leur habileté dans le jeu à la main. Très mobiles, leurs avants sont parvenus à plusieurs reprises à ouvrir des brèches dans une défense roumaine pataude, et en écartant rapidement les ballons sur les ailes. Un rugby simple et efficace, qui a permis aux Ikale Tahi de marquer trois essais d’écoles sur des percées de Solomone Kata (11e), George Moala (15e) et Afusipa Taumoepeau (22e), tous transformés par leur ouvreur William Havili. La partie semblait très mal engagée pour les Roumains, mais ceux-ci ont su se révolter pour ne pas terminer leur Mondial sur une nouvelle déculottée.
Une victoire méritée pour la Roumanie face aux Tonga
La 30e minute a été décisive pour la troisième ligne Cristi Boboc de l’équipe roumaine qui a marqué un essai en force après une touche rapidement jouée dans les 22 mètres adverses. De plus, un fait de jeu a donné une nouvelle impulsion aux hommes des Carpates : à la 33e minute, l’arbitre a infligé un carton jaune au deuxième ligne tongien Leva Fifita pour avoir donné un coup d’épaule dans la mâchoire d’un Roumain. Cela signifiait une exclusion de dix minutes pour Fifita.
Un sursaut d’énergie pour la Roumanie
Ces événements ont donné une nouvelle motivation aux joueurs roumains. Trois minutes après l’exclusion de Fifita, le demi de mêlée Florin Surugiu a réussi à marquer un deuxième essai après que la défense tongienne ait été complètement désorganisée par un maul. Malgré le fait que les Tongiens soient rentrés aux vestiaires avec une avance de quatre points (21-17), le match était loin d’être terminé.
Une fin difficile pour la Roumanie, mais une performance prometteuse
Au retour des vestiaires, les Tongiens ont attaqué avec vigueur, marquant un essai à la 50e minute grâce à un ballon porté. Cependant, les Roumains ont répliqué cinq minutes plus tard avec un essai de leur arrière Marius Simionescu, qui a été marqué après un coup de pied rasant de l’ailier Nicolas Onutu. Bien que la partie semblait de nouveau relancée (28-24), les Roumains ont finalement baissé en intensité physique et ont encaissé trois essais supplémentaires (66e, 71e et 77e minutes). Malgré cette défaite, l’équipe roumaine a montré un meilleur visage que lors des matchs précédents. Ils ont réussi à marquer trois essais, tandis que lors des trois matchs précédents, ils n’en avaient marqué qu’un seul (contre l’Irlande).
Cependant, la faiblesse défensive de la Roumanie a été mise en évidence lors de ce tournoi avec plus de 40 plaquages ratés aujourd’hui. Pour un pays qui a connu son heure de gloire dans les années 1970 et 1980, remportant des victoires contre la France, l’Écosse ou le Pays de Galles grâce à la solidité de sa mêlée, le bilan de la compétition est catastrophique. Les Roumains n’ont tout simplement pas été à la hauteur dans ce tournoi et sont probablement l’une des équipes les plus faibles de la Coupe du monde, aux côtés de la Namibie.
Quant aux Tongiens, ils terminent leur Mondial sur une note positive. Malgré leurs trois défaites initiales, ils ont réussi à marquer trois essais contre l’Afrique du Sud et ont montré une amélioration au fil des matchs. Grâce aux nombreux renforts néo-zélandais, tels que Ben Tameifuna, Siale Piutau, Pita Ahki et George Moala, ils possèdent un noyau dur de joueurs talentueux. Le centre George Moala (32 ans), qui joue à l’ASM Clermont depuis 2018, a brillé lors de sa première sélection, tout comme Pita Ahki, le centre du Stade Toulousain. Ces deux joueurs expérimentés pourraient être des atouts précieux pour l’équipe des Tonga à l’avenir.