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Le nord de la Syrie en proie aux bombes : entre raids turcs et représailles de l'Etat, la situation se détériore
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Le nord de la Syrie sous les bombes, tiraillé entre raids turcs et opérations de représailles de l’Etat sur les zones rebelles

Le nord de la Syrie essuie une pluie de bombes

Des frappes meurtrières sur les zones rebelles en réponse à une attaque de drones

Vendredi 6 octobre, plusieurs frappes meurtrières ont touché les zones rebelles du pays en réponse à une attaque de drones la veille contre une cérémonie de promotions d’officiers. Cette attaque a fait des dizaines de morts. Parallèlement, l’armée turque a mené de nouveaux raids contre des cibles kurdes en représailles à un attentat à la bombe à Ankara.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins vingt-quatre civils ont été tués en près de vingt-quatre heures en raison des différentes frappes de l’armée syrienne contre le dernier bastion rebelle du pays, dans le Nord-Ouest.

Bilan lourd et promesse de riposte de l’armée syrienne

Une attaque au lance-roquettes multiples (LRM) dans la province d’Idleb en soirée a fait neuf victimes, dont cinq mineurs. Les hôpitaux sont débordés et les rues sont désertes, les habitants se terrant chez eux par peur de nouvelles frappes.

L’armée syrienne a promis de « riposter fermement » à l’attaque contre l’académie militaire de Homs, qui a fait 89 morts et 277 blessés. Les autorités ont proclamé trois jours de deuil. L’attentat, l’un des plus meurtriers contre l’armée depuis le début de la guerre, n’a pas été revendiqué. Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré son soutien à son homologue syrien, Bachar Al-Assad, et a déclaré son intention de poursuivre la coopération dans la lutte contre le terrorisme.

Inquiétude face aux raids russes en Syrie

L’aviation russe a poursuivi ses raids sur la région d’Idleb, en Syrie. Ces frappes ont malheureusement provoqué la mort d’un enfant, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Cette nouvelle escalade du conflit a suscité une vive inquiétude.

Appel à une désescalade immédiate de la situation

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est exprimé sur la situation, faisant part de son inquiétude. De son côté, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé à une désescalade immédiate. Depuis le début du conflit en 2011, la Syrie a déjà enregistré plus de 500 000 morts et le pays est aujourd’hui divisé.

Nouvelles frappes en représailles à un attentat

Dans le nord-est de la Syrie, la Turquie a mené une série de raids sur des infrastructures, notamment les centrales à gaz, pour la deuxième journée consécutive. Ces attaques sont une réponse à l’attentat qui a visé le ministère de l’Intérieur à Ankara dimanche dernier, blessant deux policiers. Les responsables kurdes ont indiqué que quinze personnes, dont huit civils, ont perdu la vie lors de ces deux jours de bombardements, alors qu’un bilan initial faisait état de seize morts.

La Turquie vise les installations pétrolières contrôlées par les YPG

La branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme un groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, a revendiqué la responsabilité de l’attentat d’Ankara. La Turquie a conclu que les deux assaillants étaient originaires de Syrie. L’opération turque en Syrie se concentre principalement sur les installations pétrolières et les autres infrastructures énergétiques contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG). Ces dernières font partie des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’armée de facto des Kurdes dans la région. En réponse aux attaques turques, les FDS ont ciblé deux bases sous contrôle des forces turques et des factions pro-Ankara dans l’ouest de la province de Hassaké. Un membre des forces spéciales turques, blessé lors d’une attaque de missile contre une base militaire turque dans le nord de la Syrie, a malheureusement succombé à ses blessures.

Les Etats-Unis apportent leur soutien aux YPG, ce qui a provoqué une détérioration des relations entre Ankara et Washington depuis la défaite des djihadistes en 2019. Malgré la destruction par les Etats-Unis, jeudi dernier, d’un drone turc impliqué dans l’opération, le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a affirmé à son homologue américain, Antony Blinken, que les frappes aériennes d’Ankara en Syrie continueraient “avec détermination”. Cet incident entre les alliés de l’OTAN est le premier du genre.