La Pologne et la Hongrie en désaccord radical avec le nouveau pacte migratoire européen : Quelles conséquences pour l'avenir de l'Union européenne ?
3 minutesLa Pologne et la Hongrie s’opposent farouchement au nouveau pacte migratoire européen
Lors du sommet informel du conseil européen qui se tient à Grenade, en Espagne, les objections polonaises et hongroises au nouveau pacte migratoire de l’Union européenne se font entendre. Deux jours après l’accord entre les Etats membres sur la répartition de la prise en charge des migrants, les dirigeants polonais et hongrois expriment leur opposition à la réforme du système migratoire européen.
La farouche opposition des dirigeants polonais et hongrois
Arrivés au sommet, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, n’ont pas hésité à exprimer leur désaccord avec le nouveau pacte migratoire. Viktor Orban affirme qu’un compromis ou un accord est impossible si les pays sont contraints d’accepter quelque chose qu’ils n’aiment pas. Mateusz Morawiecki, quant à lui, déclare ne pas craindre les diktats de Bruxelles et Berlin, en réaffirmant son refus de se voir imposer un système de distribution de migrants illégaux. Ces déclarations interviennent à seulement dix jours des élections législatives en Pologne, qui s’annoncent serrées pour le gouvernement polonais.
Un règlement qui instaure la solidarité obligatoire entre les Etats membres
Mercredi, les représentants des Vingt-Sept ont finalement trouvé un accord sur un règlement établissant un mécanisme de solidarité obligatoire entre les Etats membres. Ce mécanisme permettra de faire face à une situation exceptionnelle liée à des arrivées massives de migrants à leurs frontières. Cependant, la Pologne et la Hongrie continuent de s’opposer à cette réforme du système migratoire européen, soulevant ainsi des interrogations sur la mise en œuvre de ce nouveau pacte.
Un règlement controversé sur l’asile en Europe
Le texte, qui prévoit aussi un régime dérogatoire aux procédures d’asile classiques, moins protecteur pour les migrants, a dû faire l’objet d’un compromis pour lever les réticences allemandes et italiennes.
Des désaccords menacent une déclaration commune sur la migration
Ce règlement, dernière pièce du pacte européen sur la migration et l’asile qui doit encore faire l’objet de négociations avec le Parlement européen, a été agréé par les Etats membres à la majorité qualifiée comme les traités le prévoient, et non à l’unanimité comme le réclament la Pologne et la Hongrie, qui ont toutes deux voté contre le texte, tandis que l’Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues. Ces désaccords pourraient faire échec à une déclaration commune sur la migration, malgré le fait que celle-ci ait été durcie au fil de sa préparation.
Les enjeux de l’immigration en Europe
Le projet souligne notamment la nécessité de traiter l’immigration irrégulière « immédiatement et avec détermination » et d’« intensifier les renvois » de migrants irréguliers. Il affirme aussi la détermination de l’UE à nouer « des partenariats globaux mutuellement bénéfiques avec les pays d’origine et de transit », comme celui qui a été signé en juillet avec la Tunisie afin de faire baisser les arrivées de migrants en provenance de ce pays. Le sujet de l’immigration, l’un des plus épineux entre les Vingt-Sept, avait été mis à l’agenda de ce sommet à la suite de l’arrivée mi-septembre sur l’île italienne de Lampedusa de plus de 7 000 migrants, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, qui avaient effectué la traversée en provenance de Tunisie à bord d’embarcations de fortune.