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L'île Maurice fait un pas historique en dépénalisant les relations sexuelles homosexuelles
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L'île Maurice fait un pas historique en dépénalisant les relations sexuelles homosexuelles

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L’île Maurice dépénalise les relations sexuelles entre homosexuels

La Cour suprême de l’île Maurice a rendu une décision historique en déclarant inconstitutionnelle une loi datant de l’époque coloniale britannique qui punissait les relations homosexuelles. Cette mesure, qui prévoyait une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour l’acte de sodomie, a été jugée comme une violation des droits fondamentaux.

Une victoire pour la communauté LGBTQ

Cette décision a été accueillie avec joie par la communauté LGBTQ de l’île Maurice, qui est connue pour sa tolérance. L’île avait même déjà accueilli des événements homosexuels par le passé. La loi pénalisant les relations homosexuelles, datant de 1898, était considérée comme un héritage de l’histoire coloniale avec la Grande-Bretagne et ne reflétait pas les valeurs mauriciennes actuelles.

Un pas vers la protection des droits humains

La décision de la Cour suprême a été saluée par les mouvements des droits humains et par l’Onusida, qui ont souligné l’importance de cette dépénalisation dans la lutte contre le VIH/sida. En effet, cette mesure contribuera à sauver des vies en permettant aux personnes concernées d’accéder plus facilement aux informations et aux services de santé. Cela marque un pas en avant dans la protection des droits fondamentaux et de la liberté individuelle sur l’île Maurice.

Des avancées pour la santé des personnes LGBTQ à Maurice

Selon Anne Githuku-Shongwe, responsable régionale de l’Onusida, les hommes ayant des relations avec d’autres hommes pourront désormais bénéficier d’un accès plus facile aux services de santé et sociaux à Maurice, sans craindre d’être arrêtés ou poursuivis. Cette mesure constitue une avancée significative pour la communauté LGBTQ de l’île.

Une lutte nécessaire contre la stigmatisation

Malgré cette avancée, Anne Githuku-Shongwe souligne que des efforts restent à fournir pour combattre la stigmatisation persistante à l’égard de la communauté LGBTQ. En effet, à Maurice, qui compte une population d’environ 1,3 million d’habitants, différentes religions coexistent : la moitié de la population est hindoue, un peu moins d’un tiers est chrétienne, et le reste est musulmane. Cette diversité religieuse peut parfois engendrer des attitudes discriminatoires envers les personnes LGBTQ.

Contexte de répression en Afrique de l’Est

Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs pays d’Afrique de l’Est connaissent une vague de répression à l’encontre des homosexuels, souvent soutenue par des groupes conservateurs musulmans et chrétiens. En Ouganda, par exemple, pays majoritairement chrétien conservateur, le président Yoweri Museveni a promulgué en mai une loi anti-homosexualité qui prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la “promotion” de l’homosexualité. Bien que la peine de mort ne soit plus appliquée depuis des années en Ouganda, le crime d’“homosexualité aggravée” reste passible de cette sentence. Cette loi a suscité l’indignation des Nations Unies, des défenseurs des droits humains et de nombreux pays occidentaux, et elle figure parmi les plus répressives au monde.