La France bloque l'acquisition de sociétés nucléaires par une entreprise américaine, mettant en jeu la sécurité nationale
3 minutesLa France bloque l’acquisition de sociétés nucléaires par une entreprise américaine
Dans un combat pour protéger sa souveraineté industrielle, la France a pris une décision ferme en s’opposant à la vente des sociétés Segault et Velan SAS à l’entreprise américaine Flowserve. Ces deux sociétés, spécialisées dans la robinetterie pour les sous-marins et les centrales nucléaires, ont attiré l’attention de Flowserve.
Une décision motivée par la sécurité nationale et les investissements étrangers en France
Le ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, a justifié cette décision en affirmant que les engagements proposés par Flowserve n’étaient pas suffisants pour réduire les risques liés à l’acquisition. Le contrôle des investissements étrangers en France s’applique lorsque des acteurs non européens souhaitent acquérir 10% ou plus de droits de vote d’une société française cotée (ou 25% de droits de vote d’une société non cotée) dans un secteur stratégique.
Une vente bloquée, un rachat avorté
L’entreprise Velan, qui avait déjà racheté Segault en 2007 sans rencontrer d’opposition, était alors une cible potentielle pour Flowserve. Cependant, la filiale française de Velan, Velan SAS, ne faisait pas partie du contrôle des investissements étrangers en France puisqu’elle avait été créée par le groupe canadien. Le groupe canadien avait signé un accord avec Flowserve en janvier pour être racheté par l’entreprise américaine pour un montant de 245 millions de dollars. Cependant, avec le refus français, le rachat de tout le groupe Velan par Flowserve, basé au Texas, a été annulé.
Les tensions concernant le contrôle américain sur les entreprises de robinetterie nucléaire
Suite aux développements récents dans le secteur de la robinetterie nucléaire en France, l’entreprise américaine Flowserve a annoncé son intention de résilier l’accord d’arrangement. Cette décision fait suite au refus de la réglementation française, menant ainsi à une incertitude quant à l’avenir de ces entreprises.
L’avenir incertain de Segault et Velan SAS
Segault, une entreprise comptant 80 salariés et ayant réalisé un chiffre d’affaires de 13,7 millions d’euros en 2020, fournit des robinetteries utilisées dans les chaufferies nucléaires équipant les sous-marins français. Suite à l’annonce du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, selon laquelle la France opposerait son veto au contrôle américain de Segault, l’avenir de cette entreprise est maintenant remis en question.
Concernant Velan SAS, une entreprise de 280 salariés ayant généré un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros en 2022, celle-ci produit des robinetteries qui équipent non seulement toutes les centrales nucléaires françaises, mais également plus de 350 réacteurs nucléaires dans le monde. Alors que la France contrôle et régule les investissements étrangers, il est encore flou si Velan SAS sera soumise à des conditions spécifiques ou si son contrôle par une entreprise américaine sera totalement accepté.
Les directives françaises en matière de contrôle des investissements étrangers
En 2022, la France a contrôlé 325 investissements étrangers, selon la Direction générale du Trésor. Parmi ces opérations, 194 ont été interdites, 70 ont été autorisées sous certaines conditions, et 61 ont été validées sans aucune restriction. Ces chiffres démontrent l’importance pour la France de protéger ses intérêts stratégiques, en particulier dans les secteurs sensibles tels que l’énergie nucléaire, où la souveraineté nationale est d’une importance capitale. Cependant, cela soulève des questions quant à la façon dont la France aborde les investissements étrangers et les conséquences potentielles sur les entreprises nationales et les partenariats internationaux.