L'armée malienne avance inexorablement vers Kidal, le dernier bastion des rebelles touareg
3 minutesL’armée malienne se rapproche de Kidal, bastion des rebelles touareg
L’armée malienne a récemment effectué un déplacement significatif vers la ville d’Anéfis, une étape cruciale vers Kidal, le fief de la rébellion séparatiste touareg. Les Forces armées maliennes (FAMA) ont réussi à franchir un rideau défensif constitué de tranchées situées à une dizaine de kilomètres au sud d’Anéfis. Selon les informations diffusées sur les réseaux sociaux par les FAMA, elles ont détruit plusieurs pick-up ennemis et infligé des pertes considérables à leurs adversaires.
Un déni de l’alliance des groupes armés touareg
Attaye Ag Mohamed, un représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes armés principalement composée de touaregs, a contesté ces affirmations. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré que le convoi des FAMA et de la société militaire privée russe Wagner était plutôt encerclé à onze kilomètres d’Anéfis. Ces groupes avaient signé un accord de paix avec l’Etat central en 2015, après s’être révoltés contre lui en 2012, mais ils ont récemment repris les hostilités en août dernier.
Un convoi de l’armée malienne progresse vers Kidal
Un convoi composé de dizaines de véhicules et de blindés de l’armée malienne est parti de la ville de Gao en direction de Kidal, l’un des derniers bastions des rebelles touareg. Cette progression vers Kidal est une étape importante dans les efforts de l’armée malienne pour rétablir le contrôle de la région. La situation au Mali demeure tendue, les hostilités se sont intensifiées ces dernières semaines, alors que les groupes armés séparatistes cherchent à se renforcer et à obtenir une plus grande autonomie dans le nord du pays.
Une offensive dans la région de Kidal : un tournant décisif dans le conflit au Mali ?
Depuis plusieurs années, le Mali est en proie à une montée des attaques de groupes séparatistes et djihadistes. Les bases de la rébellion dans la région de Kidal font particulièrement l’objet d’attaques, mettant en péril la sécurité des camps de l’armée malienne dans le nord et le centre du pays. Les affiliés à Al-Qaïda, tels que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ainsi que les groupes liés à l’organisation Etat islamique (EI) continuent de causer des ravages, en particulier dans l’est du pays.
La colonne de véhicules, source de spéculations
Le déplacement d’une colonne de véhicules militaires dans la région de Kidal suscite de nombreuses interrogations quant à sa destination et ses objectifs. Alors que les attaques des groupes armés se multiplient, cet avancement semble être une annonce d’une offensive imminente sur les bases de la rébellion. Cette initiative pourrait marquer un tournant décisif dans le conflit malien qui dure depuis près d’une décennie.
Les affirmations difficiles à vérifier
Toutefois, il est difficile de vérifier les affirmations des différentes parties impliquées dans ce conflit. Dans ces zones reculées et en proie à des hostilités constantes, l’accès à des sources indépendantes est compliqué. De plus, le régime militaire en place renforce les contraintes liées à la collecte d’informations précises et vérifiables. Malgré les affirmations de la rébellion touareg selon lesquelles elle aurait stoppé l’avancée du convoi et abattu un avion de l’armée à Tabankort, au sud d’Anéfis, il est nécessaire de prendre du recul et d’attendre des sources indépendantes pour confirmer ces événements.
Anéfis, situé à environ 110 km au sud de Kidal, est ainsi devenu le centre de toutes les attentions. Alors que le Mali se prépare à une éventuelle offensive, les enjeux sont multiples et la souveraineté du pays est en jeu. Le dénouement de cette situation dépendra des actions militaires et politiques qui seront mises en œuvre pour rétablir la paix dans la région.