L'Afrique obtient un troisième siège au conseil d'administration du FMI pour une voix plus forte
3 minutesL’Afrique obtient un troisième siège au conseil d’administration du FMI
Dans une déclaration à l’AFP, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé que l’Afrique subsaharienne obtiendra prochainement un troisième siège au conseil d’administration de l’institution. Cette décision vise à renforcer la présence de l’Afrique au sein du FMI et à lui donner une “voix plus forte”. Les discussions sont actuellement en cours pour déterminer la manière dont cela sera réalisé.
La Banque mondiale également en faveur d’un troisième siège pour l’Afrique
Parallèlement, la Banque mondiale a également annoncé la création d’un troisième siège pour les pays africains au sein de son conseil d’administration. Cette décision, qui devrait être validée lors des réunions annuelles, s’inscrit dans une tendance de rééquilibrage du poids des pays en développement au sein des institutions financières internationales. Actuellement, la participation des États est proportionnelle à leur PIB, ce qui confère un pouvoir plus important aux États-Unis et à l’Union européenne (UE).
Kristalina Georgieva s’oppose aux mesures de plafonnement des prix pour endiguer l’inflation en Afrique
Lors de son passage à Abidjan, Kristalina Georgieva a exprimé son opposition aux mesures de plafonnement des prix ou aux subventions au carburant pour lutter contre l’inflation qui sévit en Afrique. Elle a souligné les effets dévastateurs de l’inflation, en particulier sur les produits alimentaires, et les difficultés rencontrées par des millions de personnes pour se nourrir. Cependant, elle estime que les pays doivent remporter la bataille contre l’inflation sans recourir à de telles mesures. Elle encourage plutôt des initiatives qui favorisent la stabilité économique et la croissance à long terme.
Le FMI recommande de soutenir directement les populations les plus pauvres
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a récemment insisté sur l’importance de soutenir directement les populations les plus pauvres plutôt que de subventionner les prix de la nourriture ou de l’essence. Selon Mme Georgieva, injecter davantage d’argent sans les bons fondamentaux pour que l’économie fonctionne efficacement ne résoudra pas les problèmes.
Une croissance prévue pour l’Afrique subsaharienne
Bien que des prévisions de croissance « juste au-dessus de 3 % » soient attendues pour l’Afrique subsaharienne en 2023, Mme Georgieva s’attend à de meilleures perspectives en 2024. Elle insiste sur l’importance de maintenir les efforts dans la gestion de l’inflation et de la dépense publique, tout en diminuant progressivement le déficit.
Le FMI continue son soutien exceptionnel aux pays émergents via des prêts à taux zéro. Mme Georgieva se rend à Marrakech pour solliciter davantage de contributions de la part des États ainsi que du secteur privé, dont la contribution est très attendue.
Les inquiétudes de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne
Dans son rapport régional publié récemment, la Banque mondiale a exprimé son inquiétude quant à un risque de « décennie perdue » pour l’Afrique subsaharienne. Elle souligne la montée de l’instabilité et de la fragilité, principalement politique, ainsi que des conflits et des violences. La croissance annuelle du PIB par habitant devrait se situer à 0,1 % pour la période 2015-2025.
Mme Georgieva a également été interrogée sur la situation au Sahel, où trois pays (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) sont gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir suite à des coups d’État, et où les violences djihadistes sont de plus en plus présentes. Elle a défendu le maintien d’une aide minimale pour des raisons humanitaires, soulignant la responsabilité de préserver les capacités financières de ces pays pour soutenir les hommes, les femmes et les enfants qui ont besoin d’aide.