Fin du partage d'articles de presse sur la plate-forme X : Vers une révolution des médias en ligne ?

Le changement radical de la plate-forme X : Fini les titres d’articles de presse

Depuis le mercredi 4 octobre, une nouvelle mise à jour de la plate-forme X (anciennement Twitter) a été mise en place. Cette modification majeure supprime désormais tous les titres et descriptions des articles de presse partagés sur la plate-forme. Un choix stratégique qui témoigne de la relation complexe qu’entretient Elon Musk, propriétaire du réseau social, avec les médias traditionnels.

Une stratégie pour retenir les utilisateurs sur la plate-forme X

L’objectif de ce changement est clair : inciter les utilisateurs à rester davantage sur la plate-forme X et à réduire le partage de liens externes. En effet, les recettes publicitaires de la plate-forme ont considérablement chuté ces derniers temps. Elon Musk, en rachetant le réseau social l’année précédente, cherche donc à tout prix à encourager les utilisateurs à passer plus de temps sur la plate-forme, stimulant ainsi les gains publicitaires.

Une esthétique revue au profit de l’expérience utilisateur

Déjà annoncé cet été, ce changement radical d’interface vise à améliorer l’esthétique globale de la plate-forme. Les articles de presse partagés se présentent désormais sous la forme d’une image seule, où seul le nom du média est indiqué en bas à gauche. L’utilisateur doit cliquer sur cette image pour pouvoir accéder au contenu de l’article. Elon Musk avait assumé publiquement cette décision lorsqu’il avait déclaré : “Cela vient directement de moi. L’esthétique [du réseau social] s’en trouvera grandement améliorée”. Une annonce qui laissait présager ce choix conséquent pour les utilisateurs de X.

Elon Musk et sa relation difficile avec les médias

Selon une enquête de l’agence de presse Reuters, les revenus publicitaires ont connu une forte baisse, diminuant de plus de la moitié en un an. Cette situation alarmante pousse les médias à trouver des solutions pour enrayer cette chute.

Parmi les raisons de cette crise, l’attitude hostile d’Elon Musk envers les médias est notable. Plusieurs d’entre eux ont même décidé de se retirer du réseau social suite à ses comportements. En effet, le 3 octobre dernier, Elon Musk déclarait ne consulter “pratiquement jamais la presse traditionnelle” et remettait en question l’intérêt de lire des articles déjà partagés ailleurs. Cette déclaration fait suite à une étude de la Commission européenne publiée en septembre, révélant que la plate-forme X affiche “le taux le plus élevé de fausses informations et de désinformation dans ses publications”.

Changement d’affichage des liens sur X

En plus de ces problèmes, la plate-forme X est sommée de se conformer à la législation européenne sur les droits voisins. Depuis 2019, cette loi oblige les plates-formes à rémunérer les agences de presse ainsi que les éditeurs de journaux et de magazines lorsqu’ils réutilisent leurs contenus. Cependant, X a décidé de modifier l’affichage des liens vers des articles de presse.

Ce changement intervient alors que X est impliqué dans une affaire judiciaire en France. L’Agence France Presse (AFP) ainsi que trois groupes de presse français, dont Le Monde, ont assigné la plate-forme en justice afin d’obtenir des éléments leur permettant de négocier une rétribution pour l’utilisation de leurs contenus, y compris sous forme d’extraits.

Le futur incertain pour les médias et X

Cette situation soulève des interrogations sur l’avenir de la relation entre les médias et X, ainsi que sur l’économie des revenus publicitaires des médias en général. Alors que la désinformation est de plus en plus présente sur les réseaux sociaux, il devient primordial de trouver des solutions pour soutenir financièrement les médias et garantir leur indépendance éditoriale.

La bataille juridique entre X et les médias français en est un exemple concret. Il reste à voir si la législation européenne sur les droits voisins sera en mesure de protéger les intérêts des médias et d’assurer une rémunération équitable pour l’utilisation de leurs contenus. En attendant, les médias doivent trouver des moyens alternatifs pour générer des revenus, et les plateformes comme X doivent réfléchir à des stratégies plus responsables et respectueuses de la profession journalistique.