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Révélations explosives : Nexa Technologies accusée d'intermédiation dans la vente du logiciel espion Predator
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Révélations explosives : Nexa Technologies accusée d'intermédiation dans la vente du logiciel espion Predator

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Nexa Technologies : accusée de jouer le rôle d’intermédiaire dans la vente du logiciel espion

Une enquête menée par Mediapart, Spiegel et le consortium European Investigative Collaborations (EIC) dévoile le rôle de la société française Nexa Technologies dans la commercialisation du logiciel espion Predator. Nexa Technologies, anciennement connue sous le nom d’Amesys, est un acteur controversé du secteur français de la surveillance.

Les acteurs clés dans cette affaire

Deux acteurs sont identifiés comme ayant joué un rôle majeur. Le premier, Intellexa, est une alliance de sociétés du marché de la surveillance dirigée par Tal Dilian, ancien membre du Mossad. Ce groupe commercialise notamment le logiciel Predator, développé par la société hongro-macédonienne Cytrox. Intellexa et Cytrox ont récemment été placés sur liste noire par les autorités américaines, ce qui devrait entraver leurs transactions économiques avec les sociétés américaines, alors que l’administration Biden se montre très offensive envers le secteur privé de la surveillance.

Le deuxième acteur clé cité dans l’enquête est Nexa Technologies, une entreprise française faisant partie des fondateurs d’Intellexa. Accusée depuis 2013 de vente de matériel de surveillance à la Libye de Mouammar Kadhafi, et depuis 2017 à l’Egypte d’Abdel Fattah Al-Sissi, Nexa Technologies a connu plusieurs mises en examen de cadres et anciens dirigeants pour complicité d’acte de torture en juin 2021. Cette situation a entraîné une restructuration des activités de Nexa et de sa composante émiratie, Advanced Systems. En 2022, certaines de ces mises en examen ont été annulées par la cour d’appel de Paris.

Des révélations troublantes et inquiétantes

Malgré les problèmes juridiques rencontrés, Advanced Systems, composante de Nexa Technologies, continue d’agir en tant qu’intermédiaire auprès de l’Egypte, négociant un contrat de vente pour le logiciel espion Predator. À la fin du mois de septembre, Citizen Lab, une plateforme canadienne de participation citoyenne, a révélé que ce logiciel avait été utilisé pour cibler un candidat à l’élection présidentielle de 2024 et que son téléphone avait déjà été infecté deux ans auparavant par le même outil, selon des analyses techniques. Ces révélations soulèvent des questions préoccupantes quant à l’utilisation de ces technologies de surveillance.

Des soupçons d’utilisation du logiciel espion Predator à Madagascar

Selon une enquête menée par Mediapart et le consortium, le logiciel espion Predator, développé par l’entreprise israélienne NSO Group, aurait été utilisé à Madagascar. Contrairement à son concurrent Pegasus, Predator ne dispose pas encore d’une méthode d’infection “zéro clic”, qui ne nécessite pas d’interaction avec la victime. Cela signifie que Predator exige que l’utilisateur ciblé clique sur un lien suspect pour pouvoir prendre le contrôle de son téléphone.

Des analyses réalisées par la société spécialisée Sekoia ont révélé que des serveurs configurés pour l’infrastructure de Predator hébergeaient des sites usurpant des médias malgaches. Cette situation pourrait être une tentative d’infection dans le pays.

Utilisation suspectée de Predator au Vietnam

Peu d’informations ont fuité publiquement sur l’utilisation de Predator au Vietnam. Cependant, dans un rapport sur plusieurs acteurs du marché de la surveillance en 2021, la société Meta a émis des soupçons quant à l’utilisation de cet outil par une entité vietnamienne.

Des zones d’ombre persistent concernant ces ventes

Des doutes entourent ces ventes de Predator dans les pays mentionnés. Selon le site spécialisé Intelligence Online, après les mises en examen de plusieurs dirigeants de Nexa en 2021, l’entreprise a été restructurée et rebaptisée RB 42. Les contrats conclus avec l’Egypte, le Vietnam et Madagascar ont été récupérés par Intellexa, mais ils seraient actuellement en attente dans les pays concernés.

Stéphane Salies et Olivier Bohbot, actionnaires majoritaires de Nexa à l’époque, affirment avoir “dénoncé” les contrats liés à Predator avant leur mise en œuvre. On note également que l’enquête du consortium révèle comment Nexa s’est appuyée sur Advanced Systems pour contourner les restrictions européennes sur l’exportation des logiciels espions à double usage, pouvant être utilisés aussi bien civilement que militairement. Mediapart avance que les autorités françaises n’ont pas opposé d’opposition à la licence d’exportation entre Nexa et Advanced Systems, facilitant ainsi de tels arrangements.