Photo non contractuelle
Climat : 2023 se rapproche dangereusement de la limite fixée par l'accord de Paris, l'urgence d'agir se fait ressentir
Articles similaires

Climat : 2023 se rapproche dangereusement de la limite fixée par l'accord de Paris, l'urgence d'agir se fait ressentir

 4 minutes

Climat : 2023 s’approche dangereusement de la limite fixée par l’accord de Paris

L’année 2023 continue de battre des records inquiétants en matière de changement climatique. Selon l’observatoire européen Copernicus, elle est la plus chaude jamais enregistrée sur les neuf premiers mois, avec une anomalie de 1,40 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Cela approche dangereusement de la limite fixée par l’accord de Paris, qui prévoyait de maintenir le réchauffement climatique sous 1,5°C.

Une année de records climatiques inquiétants

L’année 2023 se caractérise par une série de records climatiques inquiétants. Après un été sans précédent et un mois de septembre encore plus surprenant, elle est désormais la plus chaude jamais enregistrée sur les neuf premiers mois, se rapprochant d’une anomalie de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Le service sur le changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus a annoncé que la température moyenne mondiale de janvier à septembre 2023 était de 1,40 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900). Cette moyenne est déjà supérieure de 0,05 °C à celle de l’année record de 2016, et elle pourrait encore augmenter au cours des trois derniers mois en raison de l’impact potentiel d’El Niño, un phénomène météorologique cyclique au-dessus de l’océan Pacifique qui entraîne un réchauffement supplémentaire.

Vers l’atteinte de la limite fixée par l’accord de Paris

Bien que rien ne soit encore certain, l’année 2023 se rapproche dangereusement de la limite fixée par l’accord de Paris. Atteindre le seuil symbolique de 1,5 °C ne signifie pas nécessairement que la limite la plus ambitieuse de l’accord a été atteinte, car il se réfère à l’évolution du climat sur de longues périodes, pas seulement une année en particulier. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit que ce seuil de 1,5 °C sera atteint dès les années 2030-2035. Cependant, l’Organisation météorologique mondiale estime que la barre des 1,5 °C sera franchie pour la première fois sur une année entière dans les cinq prochaines années. En attendant, septembre 2023 a été le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, continuant ainsi une série de records mensuels mondiaux depuis juin. Le mois de juillet 2023 détient actuellement le record absolu de chaleur, tous mois confondus.

Septembre 2023 : Nouveau record de chaleur mondiale

Le mois dernier a été marqué par des températures exceptionnellement élevées à travers le globe, selon les données fournies par Copernicus. Avec une température moyenne de 16,38 °C à la surface du globe, septembre 2023 dépasse le précédent record établi en septembre 2020 avec une marge « extraordinaire » de 0,5 °C.

Des anomalies hors du commun

Cette augmentation de température est significative, car les variations des températures mondiales sont généralement mesurées en quelques dixièmes de degrés. En effet, septembre 2023 enregistre une anomalie mensuelle de 0,9 °C au-dessus de la moyenne de septembre sur la période 1991-2020, ce qui constitue la plus forte anomalie jamais mesurée par Copernicus depuis qu’il tient ses registres, remontant à 1940.

Tous les continents ont été touchés par ces anomalies. En Europe, septembre 2023 a même établi un nouveau record continental pour le premier mois de l’automne météorologique, avec des températures dépassant les 35 °C en France jusqu’au début du mois d’octobre. Parallèlement, des pluies torrentielles provoquées par la tempête Daniel ont dévasté le nord-est de la Libye et la Grèce, aggravant ainsi les conséquences des changements climatiques.

Conséquences sur les écosystèmes

Les régions du sud du Brésil et du Chili ont également connu des précipitations torrentielles durant le mois de septembre, tandis que l’Amazonie fait actuellement face à une sécheresse extrême, affectant plus de 500 000 habitants. Cette situation s’accompagne également d’une fonte des glaces aux pôles, avec une banquise de l’Antarctique maintenue à son plus bas niveau saisonnier et une banquise arctique inférieure de 18 % à la moyenne, selon le C3S.

Ces observations soulignent également l’importance de la surchauffe des océans, qui absorbent 90 % de la chaleur excédentaire provoquée par l’activité humaine depuis l’ère préindustrielle. En septembre, la température moyenne des mers a atteint 20,92 °C, établissant ainsi un nouveau record mensuel et se classant comme la deuxième mesure la plus élevée après celle enregistrée en août 2023.

L’urgence de la situation climatique

Face à cette situation alarmante, le pape François a déploré l’insuffisance des réponses de l’humanité alors que le monde « s’écroule ». Dans un texte poignant publié mercredi, le pape a lancé un cri d’alarme à deux mois de la conférence climat de l’ONU, la COP28, qui se tiendra à Dubaï. Cette conférence sera cruciale pour aborder la question de la sortie des énergies fossiles et trouver un équilibre entre les objectifs de l’accord de Paris et les aspirations au développement de l’humanité. Les négociations s’annoncent donc intenses et déterminantes.