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Répression sanglante à Goma : Un colonel condamné à mort pour la mort de cinquante personnes lors d'une manifestation
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Répression sanglante à Goma : Un colonel condamné à mort pour la mort de cinquante personnes lors d'une manifestation

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RDC : Condamnation à mort d’un colonel pour la répression sanglante d’une manifestation à Goma

Le colonel Mike Mikombe a été condamné à mort par la justice militaire en République démocratique du Congo (RDC) pour sa responsabilité dans la répression violente d’une manifestation à Goma. Plus de cinquante personnes, membres d’une secte hostile aux Nations unies, avaient été tuées lors de cet événement en août dernier. Les images de soldats jetant des corps sans vie dans un véhicule militaire avaient choqué le pays.

Des condamnations variées

Outre la condamnation à mort du colonel, trois autres militaires ont écopé de dix ans de prison et deux ont été acquittés. Les avocats des condamnés ont annoncé faire appel, contestant les verdicts.

La peine de mort, systématiquement commuée

Bien que la peine de mort soit souvent prononcée en RDC, elle n’est plus appliquée depuis vingt ans et est automatiquement commuée en prison à perpétuité. Dasn ce cas précis, le ministère public avait requis la prison à perpétuité contre le colonel Mike Mikombe. La cour a retenu l’accusation de “meurtres” et non pas de “crime contre l’humanité”. Pour les cinq autres accusés, les peines demandées allaient de dix à vingt ans de prison.

Depuis le 5 septembre, les six militaires, dont deux officiers supérieurs, de la garde républicaine étaient jugés pour cette opération meurtrière contre une secte religieuse qui protestait contre la présence des Nations unies, de la force régionale d’Afrique de l’Est et d’ONG internationales dans la région.

Un regain de tension à Goma suite à une intervention violente

L’intervention violente survenue à Goma a exacerbé les tensions déjà présentes au cœur d’une région en proie aux violences de groupes armés et rebellions. Cette action a soulevé de nombreuses interrogations quant aux circonstances de la tuerie.

Arrestations de militaires, mais des questions sans réponse

Suite à cet événement tragique, le gouvernement a rapidement annoncé des arrestations de militaires et a promis que justice serait faite. Cependant, le procès qui a suivi n’a pas permis de répondre à toutes les questions entourant cette affaire.

Des révélations lors du procès

Lors du procès, le ministre de l’intérieur, Peter Kazadi, a affirmé que la garde républicaine était intervenue en représailles du lynchage d’un policier par des adeptes d’une secte. Cependant, les témoins présents à l’audience ont contredit cette version des faits. Ils ont déclaré que l’opération avait été lancée avant la mort du policier et que des négociations étaient en cours entre l’armée et les fidèles. Les témoins ont également affirmé que les militaires avaient ouvert le feu sur des adeptes désarmés pendant les discussions. Cela remettait en question le rôle du principal accusé, le colonel Mikombe, et si les ordres de tirer lui avaient été donnés ou s’il avait agi de sa propre initiative.

Le colonel Mikombe a affirmé lors du procès qu’il avait été induit en erreur par un « ordre opérationnel » de la 34e région militaire présentant les adeptes de la secte comme des « supplétifs » de rebelles et de l’armée rwandaise. Selon cet ordre, ces adeptes étaient censés faciliter l’infiltration de l’ennemi en semant des troubles dans la ville. Le colonel a également demandé que le gouverneur militaire du Nord-Kivu soit entendu par la cour pour éclaircir cette affaire.

Ces révélations laissent de nombreuses questions en suspens quant aux responsabilités dans cette tragédie et à la véritable intention de l’intervention violente qui a eu lieu à Goma.