Arrestation du chef présumé du commando responsable de la mort d'un policier au Kosovo : tensions régionales et accusations entre la Serbie et le Kosovo
3 minutesArrestation du chef présumé du commando responsable de la mort d’un policier au Kosovo
Le chef présumé du commando responsable de la mort d’un policier kosovar fin septembre a été arrêté en Serbie. Milan Radoicic, un homme d’affaires et ancien responsable politique de la communauté serbe du Kosovo, était recherché par les autorités kosovares.
Détention provisoire et perquisitions
Milan Radoicic a été placé en détention provisoire et remis au parquet de Belgrade. La police serbe a également mené des perquisitions dans son appartement, bien que la localité de son arrestation ainsi que celle des perquisitions n’aient pas été précisées.
Contexte de l’incident et tensions régionales
L’incident s’est produit le 24 septembre dans le nord du Kosovo, une zone majoritairement peuplée de Serbes. Des affrontements ont eu lieu entre les forces spéciales de la police kosovare et un commando paramilitaire armé dirigé par Milan Radoicic. Lors de ces affrontements, un policier kosovar a été tué et un autre blessé. La police kosovare a ensuite lancé une opération pour neutraliser le groupe retranché dans un monastère de l’Église orthodoxe serbe. Trois membres de ce groupe ont été tués et trois autres arrêtés, tandis que les autres ont réussi à fuir, y compris Milan Radoicic. Cet incident a ravivé les tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo.
Arrestation de M. Radoicic, homme d’affaires et vice-président de la Liste serbe
La semaine dernière, M. Radoicic, homme d’affaires et vice-président de la Liste serbe (« Srpska lista »), principale formation politique des Serbes du Kosovo, a démissionné de ses fonctions. Cette décision a été précédée de son interrogatoire initial par la police serbe, qui avait déjà eu lieu le samedi précédent.
La Serbie répond aux accusations du Kosovo
Suite à des accusations provenant du Kosovo selon lesquelles la Serbie planifierait d’« annexer » des territoires dans le Nord, le président serbe Aleksandar Vucic avait déclaré que M. Radoicic se trouvait en « Serbie centrale » et était disponible pour être interrogé par les autorités serbes. En réponse, la Serbie a affirmé avoir ramené « à la normale » le niveau de ses troupes le long de la frontière avec le Kosovo, après avoir reçu une mise en garde de Washington.
M. Radoicic accusé d’être le chef d’un commando
Le ministre de l’intérieur du Kosovo, Xhelal Sveçla, a accusé M. Radoicic d’avoir été le chef d’un commando. Cependant, M. Radoicic a nié ces allégations par le biais de son avocat à Belgrade, affirmant qu’il avait mis en place et équipé ce groupe sans que Belgrade en soit informé. Selon ses propres paroles relayées par son avocat, il aurait agi dans le but de « créer les conditions pour réaliser le rêve de liberté de [son] peuple dans le nord du Kosovo ».
Malgré les tensions entre la Serbie et le Kosovo, la Serbie refuse toujours de reconnaître l’indépendance de son ancienne province méridionale, proclamée en 2008. Dans le nord du Kosovo, région frontalière de la Serbie, un tiers des 120 000 Serbes du Kosovo vivent et ils refusent toute allégeance au gouvernement du Kosovo, étant soutenus par Belgrade.