Escalade des tensions à la frontière du Kosovo : la Serbie renforce ses troupes alors que l'OTAN monte au créneau
3 minutesLa Serbie ramène le niveau de ses troupes à la frontière du Kosovo
Le 2 octobre, la Serbie a annoncé avoir ramené “à la normale” le niveau de ses troupes le long de la frontière avec le Kosovo. Cette décision fait suite à une mise en garde de Washington concernant les tensions croissantes dans la région. Le nord du Kosovo, majoritairement peuplé de Serbes, a été le théâtre d’affrontements meurtriers entre la police kosovare et un commando paramilitaire serbe le 24 septembre, faisant quatre morts.
Renforcement de la mission militaire de l’OTAN au Kosovo
Suite à ces événements, l’OTAN a confirmé le renforcement de sa mission militaire au Kosovo, déjà composée de 4 500 soldats. 600 militaires britanniques, dont 400 sont déjà présents sur place pour un exercice, viendront renforcer cette mission. Face à cette pression internationale, le chef d’état-major de l’armée serbe, le général Milan Mojsilovic, a voulu rassurer sur les intentions de la Serbie, affirmant que le régime de fonctionnement des unités le long de la frontière avait été ramené à la normale avec une réduction du nombre de militaires de 8 350 à 4 500.
Réaction des États-Unis et rappel des violences dans le Nord du Kosovo
Les États-Unis ont accueilli favorablement l’annonce du retrait des troupes serbes à la frontière avec le Kosovo. Selon le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, il s’agit d’une “mesure bienvenue”, bien que la confirmation soit nécessaire. Il convient de rappeler que le nord du Kosovo a été le théâtre de violences le 24 septembre, avec des affrontements entre la police kosovare et un commando paramilitaire lourdement armé. Des tensions persistent dans la région, avec les accusations du Kosovo à l’encontre de la Serbie quant à ses intentions d’annexer les territoires du Nord.
Les tensions persistent entre la Serbie et le Kosovo
Les tensions entre la Serbie et le Kosovo restent vives suite à une attaque armée dans le nord du Kosovo. Les autorités de Pristina ont accusé Belgrade d’être derrière ce groupe armé, des accusations que les autorités serbes réfutent. La Serbie, qui ne reconnaît pas l’indépendance proclamée par le Kosovo en 2008, qualifie la frontière de “ligne administrative”.
Déploiement des forces serbes suscite l’inquiétude
Le déploiement des forces serbes dans la région a alimenté les inquiétudes. Le général Mojsilovic, surpris par la profondeur de ces inquiétudes, soutient que le déploiement est moins important que lors de crises similaires. Cependant, le ministre de la Défense serbe, Milos Vucevic, a dénoncé une campagne irresponsable contre l’armée serbe. Il a toutefois laissé sous-entendre que les forces serbes seraient prêtes à envahir le Kosovo si le président serbe l’ordonnait.
Un plan visant à annexer le nord du Kosovo
Selon le premier ministre kosovar, Albin Kurti, l’attaque terroriste fait partie d’un plan plus vaste visant à annexer le nord du Kosovo. Ce plan prévoyait une attaque coordonnée sur trente-sept positions dans le but de mettre en place un corridor vers la Serbie. Cette initiative permettrait l’approvisionnement en armes et en troupes. Près d’un tiers des Serbes du Kosovo refusent toute allégeance au gouvernement de Pristina et vivent dans cette région frontalière avec la Serbie. Belgrade leur apporte un soutien inébranlable.