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La junte militaire du Niger accepte une médiation algérienne proposant un plan de transition de six mois: vers une solution pacifique à la crise ?
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La junte militaire du Niger accepte une médiation algérienne proposant un plan de transition de six mois: vers une solution pacifique à la crise ?

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La junte militaire du Niger accepte une médiation algérienne proposant « un plan de transition de six mois »

La junte militaire au pouvoir au Niger a finalement réagi aux propositions de période de transition limitée dans le temps qui lui ont été faites. En effet, le gouvernement algérien a annoncé que le Niger avait accepté sa médiation et son plan de transition de six mois. Cette annonce a été faite par le ministère des affaires étrangères algérien le lundi 2 octobre.

La médiation algérienne est acceptée par la junte militaire du Niger

Dans un communiqué, le ministère algérien des affaires étrangères a précisé que le gouvernement algérien avait reçu l’acceptation de la médiation par le biais du ministère nigérien des affaires étrangères. L’objectif de cette médiation est de trouver une solution politique à la crise qui secoue le Niger. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a d’ailleurs demandé au chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais afin d’amorcer des discussions avec toutes les parties prenantes.

Une solution politique pour rétablir l’ordre constitutionnel

L’initiative algérienne, proposée à la fin du mois d’août, prévoit des discussions politiques sur une période de six mois au maximum. Ces discussions devront inclure et obtenir l’approbation de toutes les parties au Niger, sans exclusion. Elles seront supervisées par une autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique. L’objectif final est de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.

L’acceptation de cette initiative par la junte militaire est perçue comme un pas en avant vers une solution pacifique à la crise, non seulement pour le Niger mais aussi pour l’ensemble de la région. Alger estime que cela ouvre la voie à la réunion des conditions nécessaires pour surmonter la crise de manière pacifique, dans l’intérêt de tous. Jusqu’à présent, les généraux au pouvoir à Niamey n’avaient pas réagi aux propositions de période de transition limitée dans le temps qui leur avaient été faites.

La situation politique au Niger : tensions persistantes entre les militaires et les puissances occidentales

Depuis le renversement du président nigérien, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, la situation politique au Niger suscite de vives tensions. Face à cette instabilité, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), soutenue par plusieurs pays occidentaux, a exprimé son intention de déployer une force ouest-africaine dans le but de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.

Un bras de fer entre les autorités militaires nigériennes et la communauté internationale

Cependant, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a clairement fait savoir dès le 6 août son opposition catégorique à toute intervention militaire étrangère au Niger. Pour lui, une telle action représenterait une menace directe pour l’Algérie. Depuis lors, aucune autre déclaration publique n’a été faite sur le sujet par les autorités algériennes.

Une tension qui s’étend jusqu’à la France

En parallèle, le régime militaire au Niger est également engagé dans un bras de fer avec la France. En effet, Paris ne reconnaît pas les nouvelles autorités mises en place après le coup d’État. Le président français, Emmanuel Macron, a même annoncé le retrait des 1 500 soldats français présents au Niger d’ici la fin de l’année, ainsi que le rappel de l’ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté. Ces mesures constituent des exigences de la junte militaire nigérienne.

Ainsi, la situation politique au Niger demeure tendue, tant sur le plan national qu’international. Les divergences entre les acteurs locaux et les puissances étrangères, notamment la Cedeao et la France, ne semblent pas trouver de solution pour le moment. Alors que le général Abdourahamane Tiani, actuel chef de l’État nigérien, évoquait une transition de trois ans maximum lors de sa prise de parole le 19 août dernier, les tensions perdurent et la question de l’ordre constitutionnel reste en suspens.