Le Credit Suisse trouve un accord amiable avec le Mozambique concernant la grave affaire de la 'dette cachée'
3 minutesCredit Suisse trouve un accord avec le Mozambique concernant la “dette cachée”
Credit Suisse, la banque helvète qui avait accordé des prêts à des entreprises publiques mozambicaines en 2013, a conclu un accord à l’amiable avec le Mozambique concernant l’affaire de la “dette cachée”. Cet accord permet aux deux parties de se libérer mutuellement de toute responsabilité.
Un accord avant l’ouverture du procès à Londres
Cet accord intervient juste avant l’ouverture du procès à la Haute Cour de Londres qui devait examiner cette affaire. Le scandale de la “dette cachée” avait plongé le Mozambique, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, dans une grave crise.
Selon le communiqué d’UBS, qui a racheté Credit Suisse, les deux parties se sont mutuellement libérées de toute responsabilité et de toute réclamation concernant les transactions. Elles se sont félicitées d’avoir résolu ce différend de longue date.
UBS résout les litiges du Credit Suisse
Cette entente constitue une étape importante dans cette affaire et démontre que UBS traite les litiges du Credit Suisse à un rythme soutenu. En rachetant la banque en mars, UBS était sous pression des autorités suisses pour régler les nombreux problèmes qui l’avaient secouée.
En scellant cet accord avant le procès à Londres, UBS évite ainsi au Credit Suisse une bataille devant les tribunaux qui aurait pu entraîner sa faillite.
Credit Suisse inflige de lourdes pénalités dans l’affaire des prêts au Mozambique
En octobre 2021, le Credit Suisse a été sanctionné de 475 millions de dollars (449,2 millions d’euros) suite à un accord conclu avec les autorités américaines, britanniques et suisses. Cet accord visait à mettre fin aux poursuites relatives aux prêts accordés au Mozambique, au cœur d’un scandale de corruption d’envergure.
Des prêts détournés et dissimulés
En 2013, la banque Credit Suisse a octroyé des prêts à des entreprises publiques mozambicaines pour financer des projets liés à la surveillance maritime, à la pêche au thon et aux chantiers navals. Cependant, une partie de ces fonds a été détournée sous forme de pots-de-vin. Le gouvernement mozambicain a dissimulé cette dette au Parlement, alors que les emprunts contractés auprès de plusieurs banques, dont Credit Suisse, étaient estimés à environ 2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros).
Conséquences dévastatrices pour le Mozambique
Lorsque ce scandale a éclaté en 2016, le Mozambique a connu une suspension du soutien financier du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. En conséquence, le pays s’est retrouvé en défaut de paiement vis-à-vis de sa dette souveraine et sa monnaie s’est effondrée.
Dans le cadre de l’accord conclu en octobre 2021, Credit Suisse s’est engagé à annuler 200 millions de dollars de dette mozambicaine, en partenariat avec les autorités britanniques. Toutefois, le pays a poursuivi en justice la société de construction navale Privinvest ainsi que Credit Suisse.