Photo non contractuelle
Le Burkina Faso en proie aux violences djihadistes : la sécurité avant les élections

Le Burkina Faso en proie aux violences djihadistes : la sécurité avant les élections

 4 minutes

Le pouvoir au Burkina Faso fait marche arrière sur les élections et envisage une modification de la Constitution

Le capitaine Ibrahim Traoré, qui est arrivé au pouvoir après un coup d’État il y a un an, a déclaré que les élections n’étaient pas une priorité pour le pays, contrairement à la sécurité, dans un contexte marqué par les violences djihadistes.

La priorité est la sécurité, pas les élections

Le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé vendredi 28 septembre que la perspective d’un scrutin au Burkina Faso pour mettre fin à la période de transition actuelle s’éloigne. Il a déclaré que les élections ne sont pas “une priorité” dans un pays miné par les violences djihadistes. “Ce n’est pas une priorité, ça, je vous le dis clairement, c’est la sécurité qui est la priorité”, a-t-il répondu aux journalistes lors d’une interview à la Radio télévision burkinabée (RTB). Les médias évoquaient des élections théoriquement prévues en juillet 2024. Ibrahim Traoré a affirmé que “notre pari tient toujours” pour organiser un scrutin, mais sans préciser de date, et a rappelé sa volonté de “faire le minimum de temps possible dans cette lutte” depuis le premier jour de sa prise de pouvoir. Depuis 2015, les violences djihadistes ont fait plus de 17 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes au Burkina Faso.

Vers une modification partielle de la Constitution

Le capitaine Ibrahim Traoré a également annoncé une “modification partielle” de la Constitution. Selon lui, ce texte ne reflète que “l’avis d’une poignée de personnes éclairées” et se fait au détriment de la “masse populaire”. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays en soutien au régime militaire, appelant à l’adoption d’une nouvelle Constitution. “On va toucher à un volet” de la Constitution, a-t-il déclaré, car “les textes actuels ne nous permettent pas de pouvoir évoluer sereinement”.

Pas de malaise dans l’armée selon Ibrahim Traoré

Interrogé sur la tentative de coup d’État dévoilée mercredi par le gouvernement, avant l’arrestation de quatre officiers, Ibrahim Traoré a affirmé qu’il s’agissait “d’individus manipulés” et qu’il “n’y avait pas de malaise” au sein de l’armée.

Le président de transition mise sur les volontaires pour la défense de la Patrie

Le président de transition, Ibrahim Traoré, a récemment annoncé son intention de recruter massivement des supplétifs civils pour l’armée burkinabé. Baptisés “Volontaires pour la défense de la Patrie” (VDP), ces civils seraient fortement impliqués dans la lutte contre les attaques djihadistes. Selon le président, ces volontaires pourraient même surpasser en nombre les soldats de l’armée.

Des difficultés pour renforcer les équipements de l’armée

Malheureusement, le président Traoré a également fait part de ses frustrations concernant le renforcement des équipements de l’armée. Il a blâmé certains acteurs qui ne collaborent pas suffisamment dans ce domaine. Selon lui, le refus de vendre du matériel militaire constitue un obstacle majeur. Il a également souligné que la majorité des équipements de l’armée burkinabé sont d’origine russe, avec peu d’équipements français.

Le Burkina Faso cherche de nouveaux alliés

Depuis le départ des soldats français en février, le Burkina Faso est en quête de nouveaux partenaires en matière de sécurité. Le pays s’est rapproché de la Russie, qui n’a jamais colonisé de pays selon le président Traoré. De plus, le Burkina Faso a formé une alliance avec le Mali et le Niger, deux pays dirigés par des régimes militaires. Cette alliance, connue sous le nom d’Alliance des Etats du Sahel (AES), vise à renforcer la coopération en matière de défense. Le président Traoré a souligné son soutien à l’armée nigérienne, menacée par une intervention armée depuis un coup d’État.

Priorité aux libertés collectives, selon le président Traoré

Face aux suspensions de médias français et burkinabés, le capitaine Traoré a affirmé que les libertés individuelles ne devraient pas primer sur les libertés collectives. Selon lui, il est crucial d’être avec la patrie plutôt que contre elle. Cette déclaration souligne clairement l’orientation politique du président de transition, qui met l’accent sur l’unité nationale et la sécurité collective.