Assurance-chômage : Unédic sous pression financière, les syndicats et le patronat crient à l'injustice
3 minutesAssurance-chômage : patronat et syndicats dénoncent en commun une « ponction inacceptable » de l’Unédic
Dans le cadre des négociations concernant les nouvelles règles d’assurance-chômage, les syndicats et le patronat expriment leur opposition à la volonté du gouvernement de prélever une partie des recettes de l’Unédic. L’association prévoit en effet des excédents budgétaires pour les trois prochaines années au moins.
Une ponction contestée
Les partenaires sociaux considèrent que la proposition du gouvernement de prélever des fonds de l’Unédic est inacceptable, aussi bien sur le fond que sur la méthode. Ils ont fait part de leur désaccord lors d’une déclaration commune, lue par le négociateur CFDT Olivier Guivarch, à l’issue d’une séance de discussions sur les futures règles. Selon eux, cette mesure affecterait la capacité à discuter d’aménagements de la convention d’assurance-chômage et ils refusent donc d’en tenir compte dans la suite des négociations.
Financement des politiques publiques
Le gouvernement prévoit de prélever deux milliards d’euros sur les excédents de l’Unédic dès 2023 par arrêté, puis deux milliards supplémentaires en 2024 grâce au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Selon la lettre de cadrage envoyée par le gouvernement aux partenaires sociaux, cette ponction pourrait atteindre entre 3,5 et 4 milliards d’euros en 2026. Les fonds ainsi récupérés seront destinés au financement des politiques publiques de l’emploi et de la formation, ainsi qu’à France Travail.
Un nouvel organisme chargé de l’accompagnement des allocataires du RSA
Un nouvel organisme va être créé afin d’accompagner près de deux millions d’allocataires du RSA en France. Cette décision fait suite à la reprise de la gestion du RSA par l’Etat, qui sera désormais chargé de superviser les aides sociales pour les personnes en situation de précarité.
Des difficultés financières pour l’organisme
Cependant, la mise en place de cet organisme suscite des inquiétudes quant à ses moyens financiers. Pour accompagner efficacement les allocataires du RSA, l’organisme aura besoin de ressources supplémentaires. Malheureusement, la principale source de financement prévue est la ponction sur les recettes de l’Unédic, qui est déjà lourdement endettée.
Cette situation financière délicate contraint l’organisme à emprunter à court terme sur les marchés pour pouvoir honorer ses échéances de remboursement. Cette solution de financement coûtera ainsi 800 millions d’euros sur une période de quatre ans, mettant en péril la stabilité économique de l’Unédic.
Des interrogations quant à la trajectoire financière
Face à cette situation précaire, les syndicats et les employeurs remettent en question la trajectoire financière prévue par le gouvernement pour l’avenir de l’assurance-chômage. Ils estiment que ce cadre financier risque de fragiliser à long terme l’équilibre économique du régime.
Une déclaration commune a été faite par les syndicats et les employeurs, exprimant leur désaccord avec les choix financiers du gouvernement. En revanche, la CGT ne s’est pas associée à cette déclaration, bien qu’elle partage les mêmes préoccupations. Son refus est dû à son opposition aux économies demandées par la partie patronale dans la négociation concernant l’indemnisation des intermittents du spectacle, qui se déroulera en parallèle des discussions sur l’avenir de l’Unédic.