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Une hausse alarmante : Plus de 2 500 migrants morts ou disparus en Méditerranée en 2023, l'ONU tire la sonnette d'alarme

Une hausse alarmante : Plus de 2 500 migrants morts ou disparus en Méditerranée en 2023, l'ONU tire la sonnette d'alarme

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Plus de 2 500 migrants morts ou disparus en Méditerranée depuis le début de l’année, selon l’ONU

Selon les données des Nations unies (ONU), le nombre de migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée vers l’Europe a sensiblement augmenté en 2023. Malheureusement, cette augmentation a entraîné une hausse du nombre de personnes mortes ou portées disparues lors de ces tentatives périlleuses.

Une hausse alarmante du nombre de décès et de disparitions

D’après les déclarations de Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, plus de 2 500 personnes ont été comptabilisées comme mortes ou disparues depuis le début de l’année. Cela représente une augmentation de près de 50 % par rapport à la même période en 2022, où l’on avait dénombré 1 680 décès ou disparitions.

La directrice du HCR a souligné que de nombreuses vies étaient perdues en dehors de l’attention du public, notamment sur terre, tout au long du voyage depuis l’Afrique de l’Ouest ou l’est de l’Afrique, la Corne de l’Afrique jusqu’à la Libye et les points de départ sur la côte. Le voyage reste l’un des plus dangereux au monde, exposant les réfugiés et les migrants à la mort et à de graves violations des droits humains à chaque étape.

Une augmentation significative des arrivées dans le sud de l’Europe

En termes d’arrivées dans le sud de l’Europe, entre le 1er janvier et le 24 septembre 2023, un total de 186 000 migrants sont parvenus à destination (Italie, Grèce, Chypre et Malte), dont 130 000 en Italie. Cela représente une hausse de 83 % par rapport à la même période en 2022.

Quant aux pays de départ, plus de 102 000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie entre janvier et août 2023, et 45 000 depuis la Libye. Parmi eux, 31 000 ont été secourus en mer ou interceptés puis débarqués en Tunisie, tandis que 10 600 ont été secourus en Libye.

L’UE mise en cause dans la crise migratoire en Méditerranée

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a vivement critiqué l’Union européenne (UE) en dénonçant sa responsabilité dans la crise migratoire en Méditerranée. Selon lui, l’UE mène une “guerre non déclarée” contre les migrants qui se retrouvent piégés et risquent leur vie en tentant de traverser la mer. Il a également regretté que l’UE ne manifeste de solidarité que vis-à-vis des Ukrainiens, laissant les autres migrants sans aide ni soutien.

Appel à la mise en place d’un mécanisme régional de débarquement et de redistribution

Face à ce constat alarmant, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a réitéré son appel à la mise en place d’un mécanisme régional de débarquement et de redistribution des personnes arrivées par la mer. Cette proposition vise à soulager l’Italie, qui est actuellement débordée par l’afflux massif de migrants sur l’île de Lampedusa. Le HCR insiste sur le fait que l’Italie ne peut pas répondre seule aux besoins de ces migrants et que les autres États membres de l’UE doivent prendre leurs responsabilités.

Le rôle controversé de la Russie dans les crises humanitaires

Lors de la réunion, l’ambassadeur français Nicolas de Rivière a répondu aux accusations russes en soulignant l’absence de la Russie dans la résolution concrète des crises humanitaires. Il a notamment évoqué la présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Sahel, qui contribue à l’instabilité de la région et favorise le terrorisme ainsi que les déplacements de population. Selon lui, la Russie ne fait pas preuve de la même solidarité que l’UE et n’agit pas de manière proactive dans les crises humanitaires.

Malgré les discussions houleuses et les désaccords entre les différents représentants, il est crucial de trouver des solutions rapides et efficaces pour faire face à la crise migratoire en Méditerranée. La mise en place d’un mécanisme régional de débarquement et de redistribution, ainsi qu’une véritable coopération entre l’UE et la Russie, pourraient contribuer à soulager les pays d’accueil et à éviter de nouvelles tragédies en mer.