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La démission choc de Sonia Backès : l'élection sénatoriale qui secoue la Nouvelle-Calédonie
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La démission choc de Sonia Backès : l'élection sénatoriale qui secoue la Nouvelle-Calédonie

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La secrétaire d’État Sonia Backès démissionne du gouvernement

La défaite de la secrétaire d’État à la citoyenneté, Sonia Backès, aux élections sénatoriales en Nouvelle-Calédonie, a eu des conséquences immédiates. En effet, elle a décidé de démissionner de son poste au gouvernement. Cette démission intervient après l’élection surprise d’un indépendantiste kanak au Sénat, un événement qui a chamboulé le paysage politique calédonien.

Un message fort envoyé à l’État

L’élection inattendue d’un indépendantiste kanak au Sénat a envoyé un message fort à l’État français. Alors que se discute le futur statut de la Nouvelle-Calédonie, cette élection témoigne du désir des indépendantistes de faire entendre leur voix. Parallèlement, la défaite de la secrétaire d’État Sonia Backès, largement battue, est un revers pour les non-indépendantistes les plus fervents. Ce résultat électoral remet en question l’avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein de la France.

Un hold-up politique chamboule le paysage

La victoire de l’indépendantiste kanak, Robert Xowie, au Sénat a été un véritable hold-up politique. Malgré le fait que les non-indépendantistes avaient l’avantage avec environ 330 grands électeurs contre moins de 230 indépendantistes, c’est bien Robert Xowie qui l’a emporté au deuxième tour. Cette défaite de la cheffe de file des loyalistes, Sonia Backès, est d’autant plus surprenante qu’elle avait présenté un ticket avec le sénateur sortant Pierre Frogier. Ce revers politique est un message clair envoyé aux non-indépendantistes et souligne les alliances transpartisanes qui peuvent bouleverser les résultats électoraux en Nouvelle-Calédonie.

Les deux nouveaux élus au Sénat dépassent les clivages

Les nouveaux élus au Sénat, Robert Xowie et Georges Naturel, se connaissent très bien en raison de leurs fonctions précédentes en tant que président d’une association de maires. De plus, leurs communes respectives de Lifou et Dumbéa sont jumelées.

Les orientations politiques des élus

Au Sénat, M. Xowie envisage de rejoindre le groupe communiste, tandis que la décision concernant M. Naturel sera connue lundi. Ce dernier siègera chez LR, un parti qui est appelé à fournir un appui crucial pour la future réforme constitutionnelle sur la Calédonie, souhaitée par Emmanuel Macron début 2024.

Les demandes et les refus concernant les négociations politiques

Le nouvel élu, M. Naturel, demande qu’une place soit accordée aux deux sénateurs calédoniens à la table des négociations politiques en cours avec l’État. Cependant, Virginie Ruffenach refuse cette demande, arguant que seuls les groupes constitués au Congrès sont autorisés à mener les discussions.

La réaction au vote sénatorial et la question de la décolonisation

Le vote sénatorial est-il une sanction envers le chef de l’État ? C’est ce que suggère la victoire de dimanche, selon le bureau politique du FLNKS, qui déclare que c’est la réponse au discours néocolonial du président Macron ignorant le processus irréversible de décolonisation de leur pays. Le FLNKS rappelle également les propos dénigrants envers leur mouvement par le président et sa secrétaire d’État.

L’historien Louis-José Barbançon estime que ce dont il faut se réjouir, c’est que le vote de dimanche démontre que l’esprit de Nainville et de la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou est toujours vivant. Cette unité est en effet demandée par la société calédonienne.

Les attentes envers l’État et les comparaisons historiques

Il reste à voir comment l’État va interpréter ce message, étant donné qu’il a toujours refusé d’écouter la majorité des Kanak qui n’ont pas participé au troisième référendum. M. Barbançon établit un parallèle avec le référendum de 1987, validé par l’État malgré le boycott indépendantiste et qui a conduit à la prise d’otages d’Ouvéa un an plus tard. En 2021, seuls 44 % des Calédoniens se sont rendus aux urnes pour s’exprimer une troisième et dernière fois contre l’indépendance, alors que les deux premiers scrutins avaient atteint plus de 80 % de participation. Cette date restera marquée comme “l’humiliation du peuple kanak”, selon Gilbert Tyuiénon au nom de l’UC.

Les perspectives des discussions politiques

À Paris, le gouvernement laisse entendre que le calendrier des discussions ne changera pas, avec une visite de Gérald Darmanin prévue vers la fin octobre et l’espoir de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année sur le prochain statut du territoire “dans la République”. De plus, le préfet Rémi Bastille, responsable des discussions à Nouméa, rejoindra “temporairement” le cabinet du ministère de l’Intérieur en tant que directeur adjoint, une décision qui a été prise avant l’élection sénatoriale selon ses déclarations à la radio RRB.