Justin Trudeau présente ses excuses après l'hommage controversé à un ex-soldat nazi au Canada
3 minutesJustin Trudeau présente ses “plus sincères excuses” après l’hommage rendu à un ex-soldat nazi au Canada
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a exprimé ses “plus sincères excuses” mercredi devant l’ensemble des députés pour l’incident qui a eu lieu lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a qualifié cet hommage rendu à un vétéran ukrainien ayant combattu avec les nazis de “terrible erreur” et de “violation de la mémoire de ceux qui ont souffert sous le régime nazi”.
Une situation embarrassante pour le Canada
Lors de la visite de Volodymyr Zelensky, les députés de tous les partis ainsi que Justin Trudeau ont applaudi Yaroslav Hunka, un vétéran ukrainien de 98 ans, sans connaître les détails de son passé. Cependant, il a été révélé que ce dernier est en réalité un ancien membre de la “SS Galicie”. Ce geste a créé un “embarras profond” pour le Canada et a suscité de vives réactions de la part de l’opposition conservatrice.
L’erreur est reconnue et des excuses ont été présentées
Justin Trudeau a souligné que “l’unique responsable” de cet incident était le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, qui a accepté la responsabilité de cette erreur et a démissionné mardi. Le Premier ministre a également assuré avoir contacté Kiev et le président Volodymyr Zelensky pour présenter des excuses officielles.
Cette affaire a mis le gouvernement canadien sous pression depuis plusieurs jours et a été qualifiée de “plus grand embarras diplomatique” de l’histoire du pays par le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilièvre. Les excuses présentées par Justin Trudeau visent à apaiser la situation et à reconnaître les erreurs commises lors de l’hommage rendu à l’ex-soldat nazi.
Un ancien officier nazi commémore la victoire de l’Ukraine en territoire canadien
Selon l’association de défense de la communauté juive au Canada, les Amis du Centre Simon Wiesenthal (FSWC), un ancien officier de la 14e division Waffen Grenadier de la SS a assisté à une cérémonie commémorative de la victoire de l’Ukraine sur le sol canadien. Il s’agit d’une unité militaire nazie dont les crimes contre l’humanité durant la Shoah sont bien documentés. Cette présence a créé une controverse, faisant craindre une politisation de cette erreur par la Russie et ses partisans afin de diffuser de la propagande mensongère.
Des conséquences sur la rhétorique et les relations diplomatiques
Depuis le début de son offensive en Ukraine, la Russie accuse les dirigeants ukrainiens d’être des “néonazis” et justifie sa guerre par la nécessité de “dénazifier” son voisin. Cette situation risque d’alimenter davantage cette rhétorique, alors que l’ambassadeur de Russie au Canada a qualifié cette commémoration de “scandaleuse” et demande des excuses de la part du premier ministre canadien pour les “multiples crimes de guerre” commis par cette brigade SS à l’encontre du peuple russe. Par ailleurs, le gouvernement polonais a ouvert une enquête pour vérifier la possible implication de cet ancien officier ukrainien dans des crimes commis sur le territoire polonais, en vue de son éventuelle extradition.
La diaspora ukrainienne au Canada et la visite du président ukrainien
Avec environ 1,4 million de personnes d’origine ukrainienne, le Canada compte la deuxième plus importante diaspora ukrainienne au monde après la Russie. Cette situation soulève des inquiétudes au sein de cette communauté, qui craint le renforcement des tensions et une augmentation de la propagation de la propagande russe. Vendredi, le président ukrainien s’est rendu au Canada pour sa première visite officielle depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Cette visite revêt donc une importance particulière et met en lumière les enjeux diplomatiques entre les deux pays.