Le groupe Glencore se retire de l'usine de Koniambo en Nouvelle-Calédonie : une menace pour l'économie locale du nickel
3 minutesLe groupe Glencore annonce son retrait de l’usine de Koniambo
Le groupe Glencore, spécialiste des matières premières, a récemment annoncé son retrait de l’usine de production de ferronickel, Koniambo Nickel SAS (KNS), située en Nouvelle-Calédonie. Cette décision interviendra à la fin de février 2024, à moins qu’une nouvelle solution de financement ne soit identifiée. Glencore est actuellement actionnaire majoritaire de KNS, détenant 49% des parts.
Une usine non rentable et endettée
Mise en service en 2014, l’usine de Koniambo emploie actuellement 1 350 personnes. Ce projet avait pour objectif de dynamiser l’économie de la province Nord de la Nouvelle-Calédonie, où elle est installée. Cependant, les résultats financiers de KNS ont été décevants, avec une rentabilité inexistante et une dette colossale. En conséquence, l’usine fait désormais partie des trois entreprises métallurgiques de Nouvelle-Calédonie en difficulté financière.
Les défis du secteur du nickel en Nouvelle-Calédonie
Autrefois pilier économique de l’île, l’industrie du nickel est aujourd’hui en difficulté. Malgré la montée des prix des matières premières stratégiques sur les marchés mondiaux, les trois usines de raffinage de nickel calédoniennes sont confrontées à des problèmes de compétitivité des coûts de production. Un rapport officiel publié en août 2023 souligne que ces entreprises sont en mauvaise posture financière, mettant ainsi en péril leur survie.
Des difficultés financières persistantes pour KNS
Selon un communiqué publié par Glencore, malgré les efforts réalisés en termes de productivité et de performance, Koniambo Nickel SAS (KNS), l’usine de production de ferronickel en Nouvelle-Calédonie, continue de faire face à des difficultés financières importantes. Les pertes subies par KNS sont en grande partie dues à des facteurs indépendants de sa volonté tels que la structure des coûts et les conditions du marché.
Glencore limite son financement de KNS jusqu’en 2024
En réponse à cette situation financière précaire, Glencore a informé le conseil d’administration de KNS qu’il ne financerait les opérations de l’usine que jusqu’au 29 février 2024. Toutefois, le groupe a également déclaré qu’il travaillerait en étroite collaboration avec KNS et les parties prenantes concernées pour trouver des solutions aux pertes continues de l’usine, notamment en cherchant une source alternative de financement.
Le nickel, pilier de l’économie de la Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie occupe la cinquième place mondiale en termes de production de nickel, qui représente 90% des exportations du territoire et 10% de son produit intérieur brut (PIB). L’usine KNS joue un rôle essentiel dans cette économie, étant l’une des principales installations de production de ferronickel de la région.
Cependant, il convient de souligner que le nationalisme minier kanak est étroitement lié à la lutte politique pour l’indépendance. Les accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 ont été décisifs pour instaurer une politique de rééquilibrage économique entre les provinces méridionales, à majorité loyaliste, et la province nord, majoritairement indépendantiste, en permettant notamment la création de l’usine KNS.