Crise en Haïti : Violence, corruption et impunité atteignent des niveaux alarmants, l'appel urgent de l'ONU
3 minutesSituation de crise exacerbée en Haïti : violence, impunité et corruption
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur l’aggravation de la crise en Haïti, marquée par l’escalade de la violence des gangs, l’impunité généralisée et la corruption endémique. Dans un rapport, il met en évidence l’utilisation des viols comme arme de terreur, la présence de snipers sur les toits et des personnes brûlées vives. Il souligne également l’émergence d’un mouvement d’autodéfense au printemps dernier.
Appel à un soutien international solide
Antonio Guterres réclame un appui international solide pour faire face à la situation de crise en Haïti. Il souligne que depuis l’instauration du régime de sanctions en octobre 2022, qui ne vise pour l’instant qu’un chef de gang, la crise multiforme dans le pays s’est encore aggravée. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU sont en train de négocier le mandat d’une force internationale demandée par Port-au-Prince pour soutenir la police dépassée par la violence des gangs. Cette mission, qui sera non onusienne, sera dirigée par le Kenya.
Une violence exacerbée et une situation alarmante
Au cours de l’année écoulée, la violence des gangs en Haïti a atteint des niveaux de plus en plus intenses et brutaux, selon Antonio Guterres. Les viols sont utilisés comme arme de terreur, des snipers sont présents sur les toits et des personnes sont brûlées vives. De plus, un mouvement d’autodéfense est apparu au printemps dernier. Entre octobre 2022 et juin 2023, près de 2 800 meurtres ont été enregistrés, dont près de 80 ont visé des mineurs. Le nombre d’enlèvements contre rançons a également augmenté avec près de 1 500 cas signalés au cours de l’année. Le secrétaire général de l’ONU souligne que cette violence est alimentée par le trafic d’armes et de munitions, principalement en provenance des États-Unis, ainsi que par les flux financiers illicites. En conséquence, les membres des gangs armés sont plus nombreux et mieux armés que les 14 000 policiers en poste à la fin du mois de juin 2023.
Insécurité grandissante en Haïti : la situation alarmante
Face à l’escalade de la violence en Haïti, de nombreux policiers préfèrent quitter leurs postes plutôt que de risquer leur vie. Selon les dernières statistiques, plus de 5 % des effectifs policiers ont ainsi démissionné au premier semestre. Une situation préoccupante qui témoigne de la détérioration de la sécurité dans le pays.
Impunité et corruption généralisées : des obstacles au progrès
En plus de la montée de la violence, un rapport récent souligne l’ampleur de l’impunité qui sévit en Haïti. Les enquêtes sur des affaires emblématiques, notamment l’assassinat du président Jovenel Moïse il y a deux ans, piétinent et la sécurité des juges est devenue une préoccupation majeure. De plus, la corruption demeure endémique à tous les niveaux de l’État, allant des pots-de-vin aux détournements de fonds en passant par le blanchiment d’argent.
Surpopulation carcérale et nécessité d’un soutien international
Le chaos se propage également dans les prisons haïtiennes, où les conditions de détention se sont considérablement détériorées. Avec une superficie moyenne de seulement 0,3 m2 par détenu, sur un total de 11 800 personnes incarcérées (dont 9 950 en détention provisoire), les établissements pénitentiaires sont surpeuplés et la dignité humaine bafouée.
Face à cette situation alarmante, Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, souligne l’importance d’un appui international solide pour stabiliser les conditions de sécurité en Haïti. Non seulement la police nationale a besoin de soutien pour rétablir l’ordre, mais également les services pénitentiaires, le système judiciaire, les contrôles douaniers et la gestion des frontières. Tout cela devra être accompagné d’un financement adéquat pour garantir une réelle amélioration de la situation sur le long terme.