La junte militaire au Niger remporte le bras de fer : l'ambassadeur français quitte Niamey
3 minutesL’ambassadeur de France au Niger quitte Niamey après un bras de fer avec la junte militaire
L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a quitté la capitale Niamey dans les premières heures du mercredi 27 septembre, mettant fin à un conflit de deux mois entre la junte militaire nigérienne et l’État français. Selon des sources ministérielles et diplomatiques de l’Agence France-Presse (AFP), l’ambassadeur et six membres de son équipe ont quitté Niamey pour se rendre en France, avec comme prochaine étape le Tchad.
Un rapatriement décidé suite à une décision de Paris
La décision de rapatrier l’ambassadeur de France a été annoncée par le président Emmanuel Macron dimanche 24 septembre lors d’une interview télévisée. Cette décision vient mettre un terme à une période de tensions entre la junte militaire nigérienne dirigée par le général Abdourahamane Tiani et l’État français. Depuis leur arrivée au pouvoir le 26 juillet dernier, les militaires nigériens avaient ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français, lui retirant son immunité diplomatique et son visa. L’équipe diplomatique était alors confinée dans l’enceinte de l’ambassade, risquant l’expulsion en cas de sortie et voyant leurs réserves de nourriture et d’eau s’épuiser.
Une résolution attendue après des mois de crise
Ce départ marque ainsi la fin d’une période tendue entre la junte militaire et l’État français. Toutes les parties espèrent que cela ouvrira la voie à une résolution pacifique de la crise politique au Niger. Le rapatriement de l’ambassadeur de France ouvre également la voie à une possible reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, qui ont été mises en suspens depuis la prise de pouvoir par les militaires nigériens. Il reste maintenant à voir quelles seront les prochaines étapes dans la recherche d’une solution pour ramener la stabilité et la légitimité au Niger.
Paris rapatrie son ambassadeur en signe de protestation contre le régime militaire au Niger
Paris a finalement décidé de rappeler son ambassadeur en poste au Niger en réponse au régime militaire en place. Jusqu’à présent, la France avait refusé de reconnaître le gouvernement militaire et de se plier à ses demandes. Cette décision marque une rupture dans les relations entre les deux pays.
La fin de la coopération militaire avec le Niger
En rapatriant son ambassadeur, la France a également choisi de mettre un terme à sa coopération militaire avec le Niger. En août dernier, les généraux au pouvoir avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec la France, ancienne puissance coloniale. Parmi ces accords se trouvait un préavis d’un mois, et le régime en place prétend que les soldats français déployés au Niger pour lutter contre le djihadisme sont présents de manière “illégale” sur le territoire. En réponse, des manifestations ont eu lieu dans la capitale pour exiger le départ des forces françaises.
La France soutient toujours le président renversé
Malgré ces tensions, la France continue de soutenir l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé et actuellement détenu avec sa famille à la résidence présidentielle depuis juillet. Le président français a réaffirmé que Bazoum était la seule autorité légitime du pays. Cependant, Paris était dans l’attente d’une intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour rétablir Bazoum et l’ordre constitutionnel. Avec le rapatriement de son ambassadeur, la France se retrouve dans une position délicate au Niger, avec peu d’options pour maintenir son influence dans le pays.