La Commission européenne met la pression sur le réseau social X pour lutter contre la désinformation russe
4 minutesL’Union européenne exige une meilleure lutte contre la désinformation russe sur le réseau social X
La vice-présidente de la Commission appelle les grandes plates-formes à intensifier leurs actions contre la désinformation russe, redoutant une augmentation avant les élections nationales en Slovaquie et en Pologne, ainsi que les élections européennes de juin prochain.
Bruxelles s’inquiète du taux élevé de désinformation sur le réseau social X
La Commission européenne exprime son inquiétude quant à la présence de désinformation sur le réseau social X (anciennement Twitter). Elle demande à toutes les grandes plates-formes de redoubler d’efforts pour lutter contre les manipulations russes, craignant leur intensification avant les élections européennes.
La plate-forme X accusée de mauvais résultats dans la lutte contre la désinformation
Lors d’une conférence de presse, la vice-présidente de la Commission, Vera Jourova, a épinglé les mauvais résultats de la plate-forme X lors de tests. Elle présente les rapports fournis par les grandes plates-formes en ligne, démontrant leurs efforts contre la désinformation sur une période de six mois, conformément au code de bonnes pratiques de l’Union européenne (UE). Le test révèle que X est la plate-forme présentant “le taux le plus élevé de fausses informations et de désinformation dans ses publications”, souligne Vera Jourova.
Le propriétaire d’X, Elon Musk, est mis en garde contre le fait de ne pas être exempt de responsabilités en quittant le code de bonnes pratiques. Vera Jourova lui rappelle que les plates-formes doivent respecter la loi et que leurs actions seront surveillées. Elle fait référence à la nouvelle réglementation sur les services numériques (Digital Services Act, DSA) qui contraint les plates-formes à déployer des efforts contre la désinformation, sous peine d’amendes pouvant atteindre 6% de leur chiffre d’affaires mondial.
La Commission européenne publie une base de données sur la transparence des décisions de modération des contenus en ligne
La Commission européenne a annoncé mardi la publication d’une base de données visant à améliorer la transparence des décisions de modération des contenus en ligne. Selon le communiqué de la Commission, cette mesure entrera en vigueur à partir du 17 février 2024, et s’appliquera à tous les fournisseurs de plates-formes en ligne, à l’exception des microentreprises et des petites entreprises. Jusqu’à présent, seules les très grandes plates-formes étaient tenues de soumettre ces données.
Appel à intensifier la lutte contre la désinformation russe
Lors d’une conférence de presse, Mme Jourova, membre de la Commission européenne, a lancé un appel à toutes les plates-formes pour renforcer la lutte contre la désinformation russe, notamment en prévision des élections nationales en Slovaquie et en Pologne, ainsi que des élections européennes prévues en juin prochain. Elle a souligné que la Russie était engagée dans une guerre des idées visant à semer le doute et à discréditer la démocratie. Selon elle, l’Etat russe utilise des demi-vérités et des mensonges pour déstabiliser les esprits et dévaloriser la valeur de la démocratie.
Actions des plates-formes pour lutter contre les opérations d’influence
Dans son rapport, Google a indiqué que sa plate-forme de partage de vidéos, YouTube, avait désactivé 400 chaînes entre janvier et avril, ces dernières étant impliquées dans des opérations d’influence liées à l’Etat russe. De son côté, Meta a signalé avoir étendu ses partenariats de vérification des faits à 26 partenaires, couvrant ainsi 22 langues de l’Union européenne, y compris le tchèque et le slovaque. Enfin, le réseau TikTok a annoncé avoir vérifié 832 vidéos liées à la guerre en Ukraine, ce qui a entraîné le retrait de 211 d’entre elles.
Contenus retirés et sujets les plus touchés
La commissaire Vera Jourova a souligné que parmi les contenus retirés par les plates-formes, le “narratif russe” était très dominant. En outre, elle a précisé que de nombreuses fausses informations ciblaient les migrants, la transition écologique de l’Union européenne et les minorités sexuelles telles que la communauté LGBT. Cette situation met en évidence la nécessité d’intensifier les efforts pour lutter contre la désinformation et protéger l’espace informationnel européen.