Jean-Yves Le Drian met en garde contre la crise politique au Liban et appelle à une 'troisième voie' pour la survie du pays
3 minutesJean-Yves Le Drian appelle à une “troisième voie” pour l’élection présidentielle au Liban
L’émissaire français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, met en garde contre la crise politique qui menace la survie même du pays. Face à l’incapacité du Parlement libanais à élire un nouveau président depuis un an, Le Drian appelle les deux camps politiques à trouver une “troisième voie” pour sortir de l’impasse.
Un soutien financier remis en question
L’urgence de la situation pousse les pays alliés du Liban, dont la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte, à mettre en garde contre une possible révision de leur soutien financier à Beyrouth. Le refus des responsables politiques libanais de faire face à la réalité et de trouver une solution compromet gravement l’avenir du pays.
Un déni de la réalité qui met en danger l’État libanais
Selon Jean-Yves Le Drian, la survie même de l’État libanais est en jeu. L’économie du pays est en faillite, avec une inflation dépassant les 200 % et un chômage endémique. Les responsables politiques persistent dans leur déni de réalité et continuent de jouer des jeux tactiques qui vont à l’encontre des intérêts du pays. Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun en octobre 2022, les deux camps politiques se disputent sans relâche pour faire élire leur candidat au Parlement, alors que ni l’un ni l’autre ne détient la majorité. Le Drian est convaincu qu’aucune des deux solutions ne peut fonctionner et insiste sur la nécessité de trouver une “troisième voie” pour sortir de cette crise politique.
Une crise politique insupportable pour les Libanais
L’émissaire spécial insiste sur la nécessité de mettre fin à la crise politique au Liban et de trouver un compromis pour le bien-être du peuple. Il souligne l’importance de rechercher une “troisième voie” pour sortir de l’impasse actuelle.
Le chef d’état-major de l’armée, une solution envisageable
Parmi les options envisagées, le nom du chef d’état-major de l’armée, Joseph Aoun, est mentionné. Cependant, il existe d’autres noms qui circulent également. Selon le système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban doit être attribuée à un chrétien maronite.
L’émissaire refuse de proposer un nom spécifique, car il se considère uniquement comme un “médiateur”. Il estime que c’est aux Libanais de trouver un compromis et de décider qui sera le futur chef de l’Etat. Il affirme avoir mené des consultations qui ont montré que les priorités des acteurs politiques peuvent facilement faire l’objet d’un consensus.
Une proposition pour sortir de l’impasse
Face à la situation critique au Liban, Jean-Yves Le Drian propose une “phase de concertation très courte” suivie d’une réunion immédiate du Parlement pour élire un président. Il compare cette réunion à un “conclave”, suggérant la nécessité d’une action rapide pour résoudre la crise.
Cette proposition est similaire à celle du président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah. Cependant, elle a été rejetée par plusieurs parties de l’opposition du parti pro-iranien. L’émissaire prévoit de retourner au Liban dans les prochaines semaines pour commencer cette séquence, qui devrait durer environ une semaine.