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Haut-Karabakh: Une crise humanitaire en Arménie suite à un exode massif
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Haut-Karabakh: Une crise humanitaire en Arménie suite à un exode massif

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Haut-Karabakh : Un exode massif vers l’Arménie

L’exode de la population du Haut-Karabakh se poursuit, avec des milliers de réfugiés arrivant en Arménie. Selon les autorités arméniennes, plus de 28 000 personnes ont déjà fui la région et ont trouvé refuge en Arménie.

Un désastre humanitaire en cours

Sur la seule route menant à l’Arménie, un flot continu de véhicules transporte des familles avec leurs maigres possessions. Le corridor de Latchine, qui a été rouvert par l’Azerbaïdjan après leur offensive victorieuse, est désormais le dernier passage entre l’enclave arménienne et le reste du monde. Cette situation a provoqué un exode massif de la population vers l’Arménie.

Depuis dimanche soir, la ville frontalière de Goris en Arménie est submergée par l’afflux de réfugiés. Avec seulement une vingtaine de milliers d’habitants, la ville est devenue le point d’arrivée de la plupart des réfugiés et se transforme en carrefour de leur désespoir.

Appels à l’aide de la communauté internationale

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a exhorté l’Azerbaïdjan à respecter ses engagements en matière de protection des civils et à permettre l’accès à l’aide humanitaire dans la province du Haut-Karabakh. Il a souligné l’urgence de mettre fin aux hostilités, de protéger les civils et de garantir un accès humanitaire sans entrave.

La France, de son côté, a appelé à une action diplomatique internationale pour faire face à la situation, déplorant l’abandon de l’Arménie par la Russie. La communauté internationale attend désormais des mesures concrètes pour mettre un terme à cette crise humanitaire et protéger les droits des civils de la région en détresse.

Paris dénonce l’exode massif des Arméniens et accuse la Russie

Le gouvernement français a vivement critiqué la Russie, estimant que l’exode massif des Arméniens du Haut-Karabakh se déroule « sous l’œil complice de la Russie ». En effet, la Russie avait déployé en 2020 une force de maintien de la paix dans cette région sécessionniste. Paris exprime ainsi son inquiétude face à cette situation et souligne la responsabilité de la Russie dans cette crise.

L’UE demande davantage de transparence et d’aide humanitaire

De son côté, l’Union européenne (UE) met en avant la nécessité de la transparence et de l’accès à l’aide humanitaire internationale. Elle appelle également à ce que des responsables soient chargés de veiller au respect des droits humains. L’UE cherche également à obtenir plus de détails sur la vision de Bakou concernant l’avenir des Arméniens du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan. Cette demande de transparence et d’aide humanitaire reflète la préoccupation de l’Union européenne vis-à-vis de la situation actuelle.

L’Azerbaïdjan recherche d’éventuels crimes de guerre parmi les réfugiés arméniens

Dans le flot de réfugiés arméniens, l’Azerbaïdjan est à la recherche de possibles auteurs de crimes de guerre. Une source gouvernementale azerbaïdjanaise a déclaré que l’Azerbaïdjan avait l’intention d’amnistier les combattants arméniens qui ont déposé les armes au Karabakh, mais que ceux qui ont commis des crimes de guerre devaient être remis aux autorités. Cette volonté de poursuivre les responsables de crimes de guerre témoigne de la gravité de la situation et des efforts déployés par l’Azerbaïdjan pour rétablir la justice.

Lundi soir, un dépôt de carburant a explosé à Stepanakert, l’enclave majoritairement peuplée d’Arméniens. Le bilan reste incertain, mais les séparatistes arméniens affirment qu’au moins 68 personnes sont mortes, tandis que le ministre de la santé arménien évoque 125 personnes tuées. Ces événements tragiques soulignent l’urgence d’une résolution pacifique du conflit.

L’Union européenne (UE) a également tenu une réunion à Bruxelles avec des hauts responsables diplomatiques français, allemands, azerbaïdjanais et arméniens. Les discussions ont été fructueuses et ont permis d’intenses échanges entre les participants sur la pertinence d’une rencontre éventuelle des dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Cette rencontre pourrait avoir lieu en marge d’un sommet européen informel des Vingt-Sept à Grenade, dans le sud de l’Espagne, le 5 octobre. Malgré le contexte tendu, les efforts diplomatiques se poursuivent pour trouver une solution à cette crise.