Des milliers d'habitants fuient vers l'Arménie malgré les promesses de l'Azerbaïdjan : la situation critique au Haut-Karabakh
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L’afflux de réfugiés vers l’Arménie se poursuit après que l’armée azerbaïdjanaise a repris le contrôle du Haut-Karabakh la semaine dernière. Malgré la promesse réitérée par le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, que les droits des Arméniens résidant dans cette région seraient “garantis”, des milliers d’habitants du Haut-Karabakh ont choisi de se réfugier en Arménie.
“Les droits des habitants seront garantis”, affirme l’Azerbaïdjan
Selon Ilham Aliev, tous les habitants, quelle que soit leur origine ethnique, sont des citoyens de l’Azerbaïdjan et leurs droits seront protégés par l’État azerbaïdjanais. Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse conjointe avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, au Nakhitchevan. Il a également appelé l’Arménie à saisir la main pacifique qui lui est tendue.
La Russie rejette les critiques du Premier ministre arménien
La visite de Recep Tayyip Erdogan revêt une grande importance symbolique, en tant qu’acteur majeur de la région du Caucase, quelques jours seulement après la victoire rapide des soldats azerbaïdjanais contre les troupes de la république autoproclamée du Haut-Karabakh. Cette région, majoritairement peuplée d’Arméniens, a été rattachée à l’Azerbaïdjan en 1921 par le pouvoir soviétique.
La Russie, qui considère le Caucase comme sa zone d’influence, a déployé une force de maintien de la paix dans ce territoire disputé il y a trois ans. Face aux critiques émises par le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, elle a fermement rejeté toute responsabilité, déclarant être contre les tentatives de faire porter la faute à la partie russe et aux forces de maintien de la paix russes.
L’accusation russe contre l’Arménie
La diplomatie russe a récemment lancé une accusation envers l’Arménie, déclarant que le pays était “otage des jeux géopolitiques de l’Occident” et cherchait à “détruire” les relations bilatérales. Selon la Russie, les autorités arméniennes commettent une grave erreur en cherchant délibérément à nuire aux liens historiques et multiples entre les deux pays.
Afflux de réfugiés au Haut-Karabakh
Pendant ce temps, l’Arménie continue d’accueillir un afflux de réfugiés en provenance du Haut-Karabakh. Cette situation a provoqué d’énormes embouteillages sur la seule route reliant la capitale du Haut-Karabakh, Stepanakert, à l’Arménie. Depuis dimanche, environ 6 650 personnes déplacées de force se sont réfugiées en Arménie après la défaite des combattants séparatistes. Du côté azerbaïdjanais, de nombreuses personnes qui avaient été contraintes de quitter la région souhaitent maintenant y retourner, notamment dans les localités proches du Haut-Karabakh, comme Tartar et Beylagan.
Réunion de l’Union européenne à Bruxelles
Dans un autre contexte, l’Union européenne (UE) prévoit de recevoir des hauts représentants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à Bruxelles. Ces deux anciennes républiques soviétiques se sont affrontées militairement au Haut-Karabakh dans les années 1988-1994 (avec 30 000 morts) et en automne 2020 (avec 6 500 morts). Simon Mordue, principal conseiller diplomatique du président du Conseil européen, Charles Michel, présidera cette réunion. Les conseillers nationaux à la sécurité de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la France et de l’Allemagne y participeront également. Le représentant spécial de l’UE pour le Caucase du Sud, Toivo Klaar, sera également présent. En outre, le premier ministre arménien et le président azerbaïdjanais sont attendus à une réunion de la Communauté politique européenne le 5 octobre à Grenade, en Espagne. Cette communauté regroupe une cinquantaine de pays européens.