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L'UE privilégie l'industrie automobile au détriment de l'environnement : pas de durcissement des normes sur les gaz d'échappement
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L'UE privilégie l'industrie automobile au détriment de l'environnement : pas de durcissement des normes sur les gaz d'échappement

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Les pays membres de l’UE refusent de durcir les normes sur les gaz d’échappement des voitures

Les Vingt-Sept, menés par la France et l’Italie, ont rejeté l’idée d’imposer des normes plus strictes sur les gaz d’échappement des voitures. Ils ont préféré opter pour une réglementation moins ambitieuse afin de protéger la compétitivité de l’industrie automobile.

Des préoccupations économiques prennent le pas sur l’environnement

Les pays membres de l’UE ont voté en faveur d’une réglementation moins sévère que la proposition de la Commission européenne. Cette décision vise à préserver les 14 millions d’emplois de l’industrie automobile dans l’UE et à éviter une baisse des investissements des constructeurs dans les véhicules électriques.

Le texte de la norme Euro 7, qui doit entrer en vigueur en 2025, concerne tous les véhicules, qu’ils soient légers ou lourds, et avec n’importe quel type de motorisation. Il reste cependant à être négocié avec le Parlement européen, qui n’a pas encore pris position sur la question.

La question de la pollution de l’air et ses conséquences négligées

La Commission européenne souhaitait réduire considérablement les émissions de NOx et de particules fines des véhicules, en raison de leurs graves conséquences sur la santé publique. La pollution de l’air est responsable de plus de 230 000 décès chaque année dans l’UE. Cependant, l’industrie automobile s’est plainte des normes trop strictes, arguant que cela aurait un impact négatif sur l’emploi et le prix des voitures.

Malgré l’opposition de l’Allemagne, la proposition de l’Espagne, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, a été adoptée. Cette proposition maintient les limites d’émissions et les conditions de tests presque inchangées pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers. Cependant, elle prévoit une réduction des seuils d’émission pour les poids lourds et l’introduction de limites pour la première fois en Europe sur les particules émises par l’usure des freins et des pneus.

La France a salué la position du Conseil européen en affirmant que puisqu’il a été décidé collectivement d’abandonner les moteurs thermiques, il n’est pas nécessaire d’ajouter davantage de réglementation à ce sujet. L’UE a fixé pour objectif la fin de la vente de voitures neuves à moteurs essence et diesel d’ici 2035, en faveur des véhicules électriques. Cette transition vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Les voitures électriques représentent plus de 20% des immatriculations en Europe

Selon les dernières statistiques, la part des voitures électriques a dépassé pour la première fois les 20% des immatriculations totales en Europe au mois d’août. Cette nouvelle tendance contribue à la réduction des émissions de gaz d’échappement dans la région.

Les constructeurs automobiles se tournent vers les véhicules électriques

Face à une concurrence redoutable avec Tesla et les constructeurs chinois, les entreprises de l’industrie automobile sont confrontées à d’importants investissements pour développer leurs nouvelles gammes de véhicules électriques. Dans cette optique, elles cherchent à éviter des dépenses supplémentaires pour les motorisations thermiques, qui sont vouées à disparaître de toute façon. Cette stratégie leur permet de se concentrer pleinement sur le segment des voitures électriques.

Un débat sur les normes de pollution divise les pays européens

Au printemps, Paris et Rome avaient cosigné un texte pour prendre position contre un durcissement des normes de pollution sur les gaz d’échappement des voitures et utilitaires légers. Cette position était partagée par d’autres pays tels que la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Cependant, la proposition actuelle est considérablement affaiblie par rapport à celle initialement présentée par la Commission européenne, ce qui suscite des critiques de la part de certains États membres.