Une journaliste de Disclose devant le juge : Les secrets de la défense nationale en danger
3 minutesUne journaliste devant le juge des libertés et de la détention après sa garde à vue
Ariane Lavrilleux, journaliste pour le média “Disclose”, a été présentée à un juge des libertés et de la détention suite à sa garde à vue. Ce juge aura pour mission de déterminer la validité des saisies opérées au domicile de la journaliste, dans le cadre d’une enquête concernant des atteintes au secret-défense dont Disclose est accusé.
Une audience décisive pour Ariane Lavrilleux
L’avocate de la journaliste, Virginie Marquet, a annoncé que le juge des libertés et de la détention se prononcera mercredi sur la validité des saisies réalisées. Cette audience cruciale s’est tenue ce lundi au tribunal judiciaire de Paris, en présence de la journaliste et de son avocate.
Les circonstances de l’affaire
L’enquête a été ouverte en juillet 2022, suite à deux plaintes déposées par le ministère des armées, accusant Disclose de compromission du secret de la défense nationale et de révélation d’informations pouvant mettre en danger un agent protégé. Cette enquête a conduit à la perquisition du domicile d’Ariane Lavrilleux par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), suivie d’une audition au siège de la police marseillaise. Après trente-neuf heures de garde à vue, la journaliste a été libérée sans poursuites pour l’instant.
Les révélations de Disclose
En novembre 2021, Disclose publie une série d’enquêtes intitulée “Les mémos de la terreur”, dont Ariane Lavrilleux est co-auteure. Ces révélations portent sur l’opération de renseignement française nommée “Sirli”.
Le détournement d’une mission française en Egypte révélé par des documents classés confidentiel-défense
Selon une enquête menée par un média d’investigation, des documents classés confidentiel-défense révèlent que la mission française en Egypte, initialement lancée pour la lutte antiterroriste, a été détournée par Le Caire à des fins de bombardement de véhicules de contrebandiers présumés à la frontière égypto-libyenne. Cette révélation a été faite lors d’une conférence de presse organisée par Ariane Lavrilleux, qui se considère à la fois victime et témoin privilégiée de cette déviation des moyens antiterroristes de la France. Les agents français ont été mobilisés pendant plusieurs mois pour traquer les sources du média.
Un ancien fonctionnaire du ministère des armées mis en examen
Dans le cadre de cette affaire, un ancien fonctionnaire du ministère des armées, soupçonné d’être l’une des sources des articles publiés par le média, a été mis en examen pour détournement et divulgation du secret de la défense nationale. Ces infractions sont passibles d’une peine de sept années d’emprisonnement et d’une amende d’un million d’euros. L’ancien fonctionnaire est également placé sous contrôle judiciaire.
Le gouvernement français refuse de communiquer sur cette affaire
Lors du conseil des ministres, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a affirmé ne pas vouloir éviter la question, mais il a refusé de communiquer la position officielle du gouvernement aux journalistes. Malgré les sollicitations du journal Le Monde, les différents organes de l’État, tels que l’Élysée, Matignon, l’état-major des armées, les ministères de la justice et de l’intérieur, n’ont pas donné suite à ces demandes.