Un incendie meurtrier à Strasbourg : condamnations et réactions suite à ce drame tragique
4 minutesIncendie meurtrier à Strasbourg : vingt-trois ans et quatre ans et demi de prison pour les deux accusés
Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, vers 1 heure du matin, les flammes s’étaient rapidement propagées dans cet immeuble d’habitation de sept étages, faisant cinq morts et sept blessés, dont une femme enceinte
Les condamnations
La cour d’assises du Bas-Rhin a rendu son verdict lundi 25 septembre, condamnant Sassoun Azarian à vingt-trois ans de réclusion criminelle pour l’incendie « volontaire » d’un immeuble de Strasbourg en 2020 qui avait causé la mort de cinq personnes. Munasar Ali Abdullahi a quant à lui été condamné à quatre ans et six mois de prison pour non-assistance à personne en danger.
Les réactions et plans d’action futurs
A l’annonce du verdict, Sassoun Azarian, âgé de 24 ans et d’origine azerbaïdjanaise, a vivement réagi en dénonçant une décision « injuste » et « raciste ». Il a interrompu le président de la cour pour exprimer son indignation et a été jugé coupable de non-assistance à personne en danger. Juste avant le délibéré, il avait présenté ses « excuses » aux familles des victimes, affirmant qu’il n’avait jamais eu l’intention de provoquer un tel drame.
Son avocat, Me Randall Schwerdorffer, a critiqué le verdict en affirmant qu’il était basé sur « une intime impression » plutôt que sur une « intime conviction ». Il a annoncé qu’il ferait appel, soulignant que le caractère volontaire de l’incendie ne pouvait pas être prouvé dans cette affaire.
En revanche, la cour a acquitté Munasar Ali Abdullahi des charges d’incendie volontaire ayant entraîné la mort. Il a été condamné uniquement pour non-assistance à personne en danger et a écopé d’une peine de prison proche des cinq années encourues, assortie d’un mandat de dépôt. Son avocat, Me Michaël Wacquez, a exprimé sa satisfaction quant à l’acquittement, mais a déclaré que la peine prononcée pour le délit connexe était difficile à accepter, car il estime que son client n’a pas les facultés mentales pour prendre des décisions dans des situations extrêmes. Il a annoncé qu’il étudierait la possibilité de faire appel.
Le procès du jeune homme accusé d’incendie volontaire soulève la question de ses facultés mentales
Tout au long des cinq jours de procès, la question des facultés mentales de ce jeune homme de 25 ans s’est posée. L’enquêtrice de personnalité a relevé chez lui un retard de développement moteur et intellectuel, tandis que son QI a été mesuré à 53. Cependant, l’expert psychiatre n’a décelé aucune anomalie mentale chez cet accusé, mettant en avant ses capacités de ruse, de fabulation et de répartie.
Des réponses évasives et un verdict satisfaisant pour les parties civiles
Lors de son passage à la barre, l’accusé n’a pas été en mesure de répondre aux questions du tribunal et a souvent répliqué avec un “je ne me rappelle plus” face aux interrogations des juges et des parties civiles. Malgré cela, le verdict a été perçu comme juste et satisfaisant pour ceux qui ont perdu des êtres chers dans l’incendie.
“Je me sens vraiment soulagé. J’avais de grandes craintes, mais la justice a été rendue, à la hauteur des faits, même si ça ne remplacera jamais un être cher disparu”, a déclaré Joël Giunta, 62 ans, dont la fille a péri dans l’incendie. Le témoignage de ce père endeuillé montre à quel point perdre un enfant est une épreuve extrêmement difficile.
De son côté, Grégory Engel, avocat des parties civiles, s’est réjoui de ce verdict qu’il qualifie de juste mais sévère. Selon lui, la peine infligée à l’accusé responsable de l’incendie volontaire est logique, tandis que celle de l’autre accusé est sévère mais normale compte tenu des conséquences.
L’incendie tragique qui a coûté la vie à cinq personnes
Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, vers 1 heure du matin, un incendie s’est rapidement propagé dans un immeuble d’habitation de sept étages, situé dans le quartier de la gare à Strasbourg. Les flammes ont été qualifiées de “très violentes” par un témoin, ce qui a nécessité la mobilisation de quarante-huit sapeurs-pompiers et de vingt-trois véhicules, arrivés rapidement sur les lieux.
Malheureusement, les secours ont déploré cinq décès et sept blessés, dont une femme enceinte. Parmi les victimes figuraient une retraitée de 68 ans, une interne en médecine de 25 ans, un cariste de 45 ans, un jeune homme de 29 ans et un étudiant togolais âgé de 25 ans. Cette tragédie a marqué les esprits et la communauté locale a été profondément affectée.