Photo non contractuelle
L'Egypte se prépare à une élection présidentielle sous tension et scrutée de près
Articles similaires

L'Egypte se prépare à une élection présidentielle sous tension et scrutée de près

 3 minutes

L’Egypte élira son futur président du 10 au 12 décembre

L’élection présidentielle en Egypte se tiendra du 10 au 12 décembre, contrairement aux précédentes attentes d’un scrutin au printemps 2024. Le juge Walid Hassan Hamza, chef de la commission électorale, a annoncé ces dates et a précisé que les résultats officiels seront publiés le 18 décembre dans le Journal officiel. Un calendrier détaillé du vote a également été communiqué, avec les candidatures devant être déposées en octobre, la campagne électorale se déroulant du 9 au 29 novembre, et les expatriés égyptiens votant du 1er au 3 décembre.

Une élection sous tension pour Abdel Fattah Al-Sissi

Cette troisième présidentielle à laquelle pourrait participer l’actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi, s’annonce déjà tendue pour lui. Arrivé au pouvoir en renversant Mohamed Morsi en 2013, puis élu facilement en 2014 et réélu en 2018 face à un candidat qui se disait son partisan, Al-Sissi n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature. Cependant, plusieurs experts estiment qu’il le fera prochainement. Sa candidature intervient alors que le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer en Egypte, avec une inflation à 40% et une dévaluation de 50% qui a entraîné une hausse des prix des biens importés dans le pays. Les récentes primes et augmentations annoncées par le président pour les fonctionnaires et les retraités n’ont eu que peu d’effets sur la situation économique du pays.

Une élection scrutée de près

L’élection présidentielle égyptienne sera étroitement surveillée tant au niveau national qu’international. Le délai choisi pour la tenue du scrutin, en décembre plutôt qu’au printemps, suscite des interrogations quant à une possible volonté de réduire la participation électorale. De plus, le rôle des médias et des opposants politiques avant, pendant et après l’élection sera un enjeu crucial pour garantir un processus démocratique équitable. Les résultats de cette élection auront un impact important sur l’avenir politique de l’Egypte et sur les relations avec les pays partenaires, notamment dans la région du Moyen-Orient.

L’Egypte déchirée par la guerre Russie-Ukraine

L’Egypte, en tant que principal importateur de blé au monde, est lourdement touchée par la guerre commerciale entre la Russie et l’Ukraine, les deux plus grands fournisseurs de blé de la planète. Cette situation économique préoccupante s’ajoute à la fragilité du secteur touristique égyptien, qui peine à se remettre de la révolution de 2011.

Une élection cruciale pour l’économie égyptienne

Dans un pays où les deux tiers de la population vivent sous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, la question économique devient le principal enjeu du scrutin en décembre. Les électeurs seront attentifs aux propositions des candidats pour sortir l’Egypte de cette crise économique.

Les candidats en lice et les obstacles rencontrés

Jusqu’à présent, un seul candidat s’est lancé dans la campagne électorale. Ahmed Al-Tantawi, ancien député, est connu pour ses prises de position radicales au Parlement. Cependant, il dénonce des “crimes” commis par les “forces de sécurité” à l’encontre de ses équipes et de ses partisans. Certains d’entre eux ont été arrêtés et M. Tantawi a découvert un logiciel espion dans son téléphone depuis septembre 2021.

Farid Zahran, à la tête du Parti démocratique et social égyptien, a également exprimé son intention de se présenter à l’élection, même s’il n’a pas encore organisé de tournées ou de meetings. À l’inverse, Hicham Kassem, leader d’une coalition de partis libéraux, a récemment été condamné à six mois de prison, ce qui l’empêche de participer à la campagne et au scrutin.

Le gouvernement a récemment lancé un “dialogue national” censé donner la parole à l’opposition libérale, mais celle-ci est affaiblie depuis dix ans. De leur côté, les Frères musulmans de Mohamed Morsi, principal groupe d’opposition islamiste, sont interdits et leurs partisans ont été victimes de violences, emprisonnés, exilés ou exclus du débat public.