Le Burkina Faso restreint la liberté de la presse : Suspension de la diffusion de Jeune Afrique suite à des articles critiques envers la junte au pouvoir
3 minutesLe Burkina Faso suspend la diffusion de « Jeune Afrique » après la publication d’articles critiques envers la junte au pouvoir
Le Burkina Faso a récemment pris une mesure qui restreint la liberté de la presse. En effet, le gouvernement de transition, dirigé par des militaires suite à deux coups d’Etat survenus en 2022, a suspendu la diffusion de tous les supports du média français Jeune Afrique, tels que le journal papier et le site Internet. Cette décision fait suite à la publication d’articles mettant en lumière des tensions au sein de l’armée burkinabée.
Attaques répétées contre les médias étrangers et burkinabés
Depuis un certain temps, le régime en place a multiplié les attaques contre les médias étrangers et burkinabés. Des chaînes de télévision et de radio ont été temporairement ou définitivement suspendues, tandis que des correspondants de journaux français ont même été expulsés.
Une décision critiquée par le gouvernement français
Le gouvernement de transition affirme avoir pris cette décision responsable en raison de la diffusion d’un nouvel article mensonger sur le site de Jeune Afrique, intitulé « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée », qui fait suite à un article précédent publié jeudi dernier, dans lequel le média allègue que la grogne monte au sein des casernes burkinabées. Le gouvernement estime que ces allégations sont infondées et ont pour seul objectif de discréditer les forces armées nationales ainsi que toutes les forces combattantes.
Cette nouvelle mesure prise par le gouvernement burkinabé soulève des préoccupations quant à la liberté de la presse dans le pays. Cette situation est également critiquée par le gouvernement français, qui appelle à respecter la liberté d’expression et le droit à l’information.
Le gouvernement burkinabé intensifie sa lutte contre les acteurs médiatiques étrangers
Le gouvernement du Burkina Faso a récemment annoncé sa détermination à sanctionner sévèrement tout acteur médiatique qui servirait des intérêts étrangers, au détriment du peuple burkinabé. Dans un communiqué officiel, les autorités rappellent leur fermeté vis-à-vis de cette problématique.
Des difficultés d’accès au site Internet pour certains
Selon l’Agence France-Presse, des personnes interrogées à Ouagadougou ont fait part de leurs difficultés à accéder au site Internet du gouvernement. Cependant, d’autres ont affirmé ne rencontrer aucun problème pour y accéder.
Ces informations font suite à une décision récente du gouvernement qui intervient presque un an après l’arrivée au pouvoir par un coup d’État, le deuxième en huit mois. En effet, en juin, les autorités ont annoncé la suspension de la chaîne française LCI pendant trois mois, tout en ayant déjà expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde en avril.
La suspension de médias français pour des accusations de relais de messages djihadistes
En plus de ces mesures, les médias publics français Radio France Internationale (RFI) et France 24 ont également été suspendus par les autorités burkinabées. Ces suspensions font suite à des accusations de relais de messages de chefs djihadistes. Il convient de rappeler que le Burkina Faso est confronté à des attaques djihadistes récurrentes depuis 2015, faisant plus de 17 000 morts et déplaçant plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays.
Le Burkina Faso, en tant que pays voisin du Niger et du Mali, qui ont également été confrontés à des coups d’État militaires, partage des frontières avec ces deux nations. Cette situation complexe nécessite une vigilance accrue de la part des autorités burkinabées pour faire face aux défis sécuritaires et pour préserver les intérêts nationaux du peuple burkinabé.