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L'ONU accusée d'interférence par le régime militaire du Niger : une crise politique et sécuritaire en détérioration
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L'ONU accusée d'interférence par le régime militaire du Niger : une crise politique et sécuritaire en détérioration

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Le régime militaire du Niger accuse le chef de l’ONU

Le régime militaire issu d’un coup d’Etat au Niger a vivement critiqué Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, suite à un incident survenu lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Dans un communiqué diffusé à la télévision publique, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement de la république du Niger dénoncent les actions du secrétaire général de l’ONU, accusant ces dernières de nuire aux efforts de résolution de la crise dans le pays.

La participation du Niger à l’Assemblée générale sabotée ?

Le régime militaire au pouvoir avait désigné Bakary Yaou Sangaré, son nouveau ministre des affaires étrangères, pour représenter le Niger lors de l’Assemblée générale. Cependant, le secrétaire général de l’ONU aurait refusé de reconnaître la liste officielle des délégués nigériens et aurait également accédé à la demande de l’ex-ministre des affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, visant à révoquer le représentant permanent du Niger auprès des Nations unies.

Cette ingérence de M. Guterres dans les affaires intérieures du Niger est vivement critiquée par le CNSP. Le régime militaire dénonce également la complicité de la France et de deux chefs d’État ouest-africains, sans les nommer. Le Niger rejette avec force cette interférence évidente dans les affaires d’un État souverain.

Un nouvel épisode dans la crise nigérienne

Cet incident vient s’ajouter à la crise politique et sécuritaire en cours au Niger depuis le coup d’État de juillet dernier. Le régime militaire, qui s’est emparé du pouvoir, doit maintenant faire face à des tensions internes et à une forte opposition de la part de la communauté internationale.

La relation entre le régime militaire et l’ONU s’est détériorée ces derniers mois, avec des accusations de mauvaise gestion de la crise et d’entrave à la démocratie. La communauté internationale suit de près la situation au Niger, craignant une escalade de la violence et une détérioration de la situation humanitaire.

Il est essentiel que toutes les parties prenantes s’engagent dans un dialogue constructif afin de trouver une solution pacifique et durable à la crise nigérienne. L’ONU, en tant qu’organisme international chargé de maintenir la paix et la sécurité, joue un rôle crucial dans la résolution de ce conflit. Il est donc essentiel que le dialogue entre le régime militaire du Niger et l’ONU reprenne rapidement, dans le respect de la souveraineté du pays.

L’ONU rejette les explications du Niger sur la représentation à l’Assemblée générale

Stéphane Dujarric, le porte-parole d’Antonio Guterres, a rejeté les explications avancées par le Niger concernant la représentation à l’Assemblée générale de l’ONU. Selon lui, en cas de lettres de créance concurrentes de la part d’un État membre, le secrétaire général transmet la question à la commission de vérification des pouvoirs de l’Assemblée générale, qui délibère sur la question. Ainsi, le secrétaire général ne prend pas de décision.

Deux demandes différentes reçues par l’ONU pour représenter le Niger

Selon une source diplomatique, l’ONU a reçu deux demandes différentes pour représenter le Niger à l’Assemblée générale. Une demande émanant de Bakary Yaou Sangaré et l’autre venant du gouvernement renversé. Cette situation a conduit à renvoyer la question à la commission de vérification des pouvoirs, qui ne se réunit généralement pas avant l’automne. Par conséquent, aucun représentant du Niger n’est prévu sur la liste des intervenants à l’Assemblée générale.

La commission de vérification des pouvoirs de l’ONU se prononce généralement avec retard

La commission de vérification des pouvoirs, composée de neuf membres, examine les situations controversées, mais n’est pas habilitée à prendre de décisions. Elle a déjà reporté à plusieurs reprises ses décisions sur des pays tels que la Birmanie et l’Afghanistan, qui sont toujours représentés à l’ONU par les ambassadeurs des anciens gouvernements. Dans le cas du Niger, il est donc probable que la commission se prononce seulement à l’automne, retardant ainsi le processus.

Vendredi, les nouvelles autorités de Niamey ont lancé des avis de recherche contre plusieurs responsables du gouvernement renversé, dont M. Massaoudou et d’autres anciens ministres. Certains de ces individus étaient hors du Niger lors du coup d’État, tandis que d’autres ont réussi à quitter le pays par la suite. Selon plusieurs médias locaux, d’autres dignitaires du régime déchu ont été incarcérés dans différentes prisons du pays.