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La création d'une force internationale pour combattre la violence des gangs en Haïti se prépare
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La création d'une force internationale pour combattre la violence des gangs en Haïti se prépare

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Haïti : Une force internationale se prépare à lutter contre la violence des gangs

Après des mois de négociations, Haïti se dirige vers la création d’une force internationale de police pour combattre la violence des gangs qui ravagent le pays. Les Etats-Unis ont annoncé que plusieurs pays, sous la coordination du Kenya, contribueraient à cette force tant attendue par Haïti depuis un an. Cependant, sa mise en place pourrait prendre encore quelques mois, retardant ainsi son déploiement effectif, au grand désarroi du premier ministre haïtien.

Un appel urgent à l’action de la part du premier ministre haïtien

Ariel Henry, premier ministre d’Haïti, a imploré l’ONU d’agir d’urgence pour autoriser le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité, tant policière que militaire. S’exprimant vendredi dernier devant les Nations unies, il a insisté sur les horreurs que la population haïtienne doit endurer au quotidien, telles que les enlèvements, les pillages, les incendies, les massacres récents, les violences sexuelles, le trafic d’organes, la traite des personnes, les homicides, les exécutions extrajudiciaires, le recrutement d’enfants soldats et les blocages des routes principales. Haïti espère que le Conseil de sécurité des Nations unies prendra rapidement des mesures concrètes pour soutenir le pays.

Des pays prêts à contribuer

Victoria Nuland, numéro deux du département d’Etat américain, a annoncé que dix à douze pays ont fait des offres concrètes pour soutenir la police en Haïti. Bien que les pays participants n’aient pas été officiellement nommés, la Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda ont déjà indiqué qu’ils seraient de la partie. Le Kenya, qui se porte volontaire pour diriger la force, a proposé de fournir 1 000 agents de sécurité. La coordination de cette mission par le Kenya est donc un pas en avant dans la mise en place de cette force internationale tant nécessaire pour combattre la violence des gangs en Haïti, pays qui traverse actuellement de multiples crises politiques et humanitaires.

Les Etats-Unis apportent un soutien logistique à Haïti sans déploiement de forces de sécurité

Les Etats-Unis ont annoncé leur intention de fournir un important soutien logistique à Haïti, incluant le transport aérien, les communications, le logement et les services médicaux. Cependant, ils n’enverront pas de forces de sécurité sur le terrain dans un premier temps.

Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a souligné que cette mission de soutien ne se substituera pas à des progrès politiques. Il espère que cette force pourra être déployée d’ici quelques mois, soulignant qu’il n’y a pas de temps à perdre. Le gouvernement de Joe Biden demandera au Congrès un budget de 100 millions de dollars (environ 94 millions d’euros) pour financer cette mission.

Une force avec une composante de police et de soutien militaire

La mission prévue comprendra une importante composante de police, ainsi qu’un soutien militaire pour renforcer la police haïtienne. Son objectif sera d’apporter un soutien opérationnel à la police, d’assurer la sécurité des installations critiques et des voies de circulation, ainsi que de renforcer les capacités de la police à long terme.

L’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU attendue

Malgré le soutien annoncé par les Etats-Unis, la mise en place de cette force dépend de l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. Le projet de résolution, préparé par les Etats-Unis et l’Equateur, sera discuté la semaine prochaine à l’ONU. Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat américain, a exprimé un “fort soutien” pour ce texte.

La première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a déclaré qu’elle espère que les membres du Conseil de sécurité prendront en compte la souffrance du peuple haïtien et ne feront pas de Haïti un pion. Cependant, elle n’a pas donné plus de détails sur sa position.

Les appels à une action urgente se multiplient, tant au niveau régional qu’international. Le président américain Joe Biden a appelé le Conseil de sécurité à autoriser immédiatement l’envoi d’une force multinationale en Haïti, soulignant que le peuple haïtien ne peut plus attendre. Le vice-président kényan William Ruto a également exprimé son soutien à cette demande, affirmant qu’il serait inacceptable d’abandonner une population terrorisée par les gangs.

Malgré les appels de longue date d’Ariel Henry, Premier ministre haïtien, pour l’envoi d’une force internationale, la communauté internationale hésite à se mobiliser en raison des expériences passées et du risque de s’engager dans un conflit meurtrier.