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Escalade de violence à Tombouctou : Deux morts dans une frappe d'obus, la menace djihadiste persiste
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Escalade de violence à Tombouctou : Deux morts dans une frappe d'obus, la menace djihadiste persiste

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Au moins deux morts dans une frappe d’obus sur Tombouctou

Selon un communiqué officiel de l’armée malienne, au moins deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées lors d’une attaque à l’obus sur la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali. Les faits se sont produits jeudi 21 septembre dans l’après-midi. Deux sources interrogées par l’Agence France-Presse ont même évoqué un bilan de trois morts, dont des enfants, confirmé par une source hospitalière.

Un blocus imposé par des djihadistes

Tombouctou, déjà durement éprouvée par les conflits, fait actuellement face à un blocus imposé par des djihadistes. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, a déclaré en août dernier « la guerre dans la région de Tombouctou ». Depuis, la ville est empêchée de toute communication avec l’extérieur, ce qui prive ses dizaines de milliers d’habitants de ressources essentielles.

Un passé marqué par les conflits

Tombouctou a été le théâtre de nombreux conflits ces dernières années. Après être tombée sous le contrôle des rebelles touaregs en 2012, la ville est ensuite passée aux mains des combattants salafistes. Elle a finalement été reprise par les forces françaises et maliennes en 2013. Cependant, en 2022, les militaires maliens ont décidé de se séparer de la force antidjihadiste française et se sont tournés vers la Russie sur les plans militaire et politique. Cette instabilité continue de menacer la population de Tombouctou et de nombreuses vies innocentes sont malheureusement prises pour cible.

La souveraineté malienne toujours menacée par les groupes armés

Malgré leurs efforts pour rétablir la souveraineté dans tout le pays, les autorités maliennes peinent à contrôler les vastes étendues du territoire. La situation sécuritaire s’est même détériorée sous leur direction, selon différents experts. Les groupes à dominante touareg, qui avaient signé un accord de paix en 2015, ont repris leurs opérations contre l’armée malienne en septembre dernier, ravivant ainsi les tensions. Les djihadistes, quant à eux, n’ont jamais cessé le combat.

Des attaques meurtrières mettent en lumière l’insécurité persistante

Un communiqué récent de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), un des principaux groupes armés du nord, a révélé que les forces armées maliennes et leurs alliés du groupe paramilitaire russe Wagner avaient tué au moins douze personnes dans une attaque contre un bus circulant entre les villes d’Hambori et Gossi, en direction de Gao. Ces attaques meurtrières soulignent la fragilité de la situation dans le pays.

Le retrait de la mission de l’ONU et la lutte territoriale

Le regain d’hostilités dans le nord du pays coïncide avec le retrait progressif de la mission de l’ONU au Mali (Minusma). La Minusma a commencé à céder ses camps aux autorités maliennes, ce qui alimente d’autant plus la lutte territoriale entre les groupes armés et le gouvernement. Les séparatistes estiment que les emprises onusiennes devraient revenir sous leur contrôle, accentuant ainsi les tensions dans la région.

Dans un discours à la nation, le chef de la junte Assimi Goïta a réaffirmé son engagement à rétablir la sécurité dans tout le pays. Il a appelé les populations à soutenir les forces armées maliennes dans l’accomplissement de cette mission décisive. Cependant, les défis sécuritaires auxquels fait face le Mali restent de taille, et il est crucial de trouver des solutions durables pour garantir la souveraineté et la sécurité de l’ensemble du territoire malien.