Les pêcheurs français demandent des aides publiques pour faire face à la crise du gazole et la baisse du prix du poisson
3 minutesLes pêcheurs réclament plus d’aides publiques
Les pêcheurs, réunis à Nice pour leurs assises annuelles, demandent davantage d’aides publiques suite à l’annonce du gouvernement de mettre fin à l’aide de 20 centimes à partir du 15 octobre. Le secrétaire d’Etat à la mer, Hervé Berville, a présenté un “plan de transition énergétique” pour adapter les navires de pêche à la consommation élevée de carburant. Ce plan comprend une réduction de 13 centimes par litre financée par TotalEnergies. Cependant, les pêcheurs estiment que ces mesures ne sont pas suffisantes pour faire face à la baisse historique du prix du poisson.
Une déception pour les pêcheurs
Lors du discours de M. Berville, les pêcheurs ont quitté la salle en signe de mécontentement. Le président du Comité national des pêches, Olivier Le Nezet, souligne que “le compte n’y est pas”. Les pêcheurs dénoncent le manque d’aides publiques et le désengagement de l’Etat. Le secrétaire d’Etat à la mer a présenté un plan de transition énergétique basé sur le “verdissement du carburant maritime”, la “réduction de la dépendance au pétrole” des navires et l’adaptation des infrastructures portuaires.
Un plan critiqué par les pêcheurs
Les pêcheurs attendaient des mesures rapides pour faire face à la crise économique résultant du coût élevé des carburants, mais ils expriment leur déception. Ils estiment que les 13 centimes de réduction ne permettront pas aux entreprises de continuer leur activité. Le président du Comité national des pêches affirme que ces mesures doivent encore être expliquées en détail par le ministre. Pour les pêcheurs, le plan actuel ne répond pas aux besoins urgents de la filière.
La fin des aides à la trésorerie provoque la colère des pêcheurs français
La confirmation par M. Berville de la fin des aides à la trésorerie de 20 centimes par litre de gazole a provoqué la colère des pêcheurs français. Ces mesures, mises en place en mars 2022 pour faire face à la flambée du prix du gazole suite à l’invasion russe de l’Ukraine, ont été reconduites à plusieurs reprises pour un montant total de 75 millions d’euros. Le gouvernement est accusé de “trahison” par les pêcheurs.
Une filière en difficulté entre prix du gazole et cours du poisson
Le président du comité national de la filière halieutique dénonce une situation critique pour la survie de la filière. Les pêcheurs se retrouvent pris en étau entre le cours historiquement bas du poisson et le prix élevé du gazole. Il demande au secrétaire d’État d’assumer les conséquences de cette situation et craint que cela ne signe la fin de la filière halieutique française.
L’avenir de la filière entre les mains de la transition énergétique
Hervé Berville, s’exprimant à la tribune, rappelle que l’arrêt des aides à la trésorerie était prévu en raison des règles européennes. Il souligne l’importance d’engager la transition du secteur et annonce que le gouvernement va orienter 450 millions d’euros issus de la taxe éolienne sur les dix prochaines années. Cet investissement permettra de financer des améliorations pour les moteurs, les coques et les engins de pêche. Il appelle également à une planification territoriale et sectorielle pour déterminer les investissements prioritaires. La flotte française, déjà fragilisée par la diminution de plus d’un quart de ses navires en vingt ans, bénéficiera ainsi d’un soutien financier pour moderniser ses équipements et faire face aux changements de la filière.