Alpes-Maritimes : Une hausse alarmante de 20% des interpellations de migrants en deux semaines
3 minutesAlpes-Maritimes : 3 000 migrants interpellés en deux semaines
Les efforts des forces de l’ordre dans les Alpes-Maritimes ont permis l’interpellation de près de 3 000 migrants à Menton depuis le 8 septembre, annonçait vendredi 22 septembre Emmanuelle Joubert, directrice départementale de la police aux frontières. Cette mobilisation vise à anticiper un afflux potentiel de migrants débarqués en masse à Lampedusa.
Une hausse de 20% par rapport à l’année dernière
Ces nouvelles interpellations portent à 32 000 le nombre total d’arrestations depuis le début de l’année le long de la frontière dans le département des Alpes-Maritimes. Ce chiffre représente une augmentation de 20% par rapport à la même période de l’année dernière. Cette hausse est d’autant plus significative que les arrivées en Italie ont plus que doublé par rapport à 2022. La directrice départementale de la police aux frontières, Mme Joubert, a précisé que 24 000 des migrants interpellés ont fait l’objet d’une procédure de non-admission et ont été remis aux autorités italiennes. Toutefois, de nombreux migrants ont été comptabilisés plusieurs fois puisqu’ils ont multiplié les tentatives pour passer. Par ailleurs, le nombre de mineurs non accompagnés a augmenté de 50% pour atteindre 5 000 arrivées, tandis que des majeurs ont été interceptés au-delà de la bande de 20 kilomètres permettant les réadmissions en Italie.
Renforcement des contrôles aux frontières depuis 2015
Ces procédures d’interpellation ont été mises en place en 2015 avec le rétablissement des contrôles aux frontières à la suite des attentats. Ainsi, tous les trains passant par Menton sont soumis à des contrôles et des policiers assurent la surveillance des postes-frontières et des montagnes de l’arrière-pays. Cependant, les contrôles sur l’autoroute restent encore aléatoires. Depuis le 1er juin, une force frontière a été déployée, avec des renforts de personnel, l’appui des militaires de l’opération “Sentinelle” et l’utilisation de drones équipés de caméras thermiques.
La CJUE remet en cause les refoulements systématiques de la France
Dans un arrêt rendu jeudi, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que la France ne pouvait pas procéder à des refoulements systématiques de manière illégale. Cette décision fait suite à une enquête menée par l’Etat, dont les instructions seront transmises ultérieurement, selon les explications de Mme Joubert.
Des contrôles intensifiés suite à l’arrivée massive de migrants
Dans l’attente de ces instructions, les contrôles ont été renforcés après l’arrivée de plus de 12 000 migrants en quelques jours la semaine dernière sur les côtes italiennes, principalement sur l’île de Lampedusa. Mme Joubert a souligné qu’il y avait souvent un délai de plusieurs semaines entre l’arrivée des migrants en Italie et leur passage de la frontière. Ainsi, les personnes interpellées jeudi étaient arrivées en Italie fin août ou début septembre, à l’exception de deux qui avaient débarqué la semaine dernière à Lampedusa.
Gérald Darmanin annonce des renforts dans la lutte contre l’immigration irrégulière à la frontière italienne
Lors de son déplacement à Menton le 12 septembre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait déclaré la mise en place de renforts dans la lutte contre l’immigration irrégulière à la frontière italienne, où la France a constaté une augmentation de 100 % des flux selon ses dires.