Photo non contractuelle
Haut-Karabakh : la terreur de l'arrivée imminente des soldats azerbaïdjanais et les négociations tendues avec les séparatistes
Articles similaires

Haut-Karabakh : la terreur de l'arrivée imminente des soldats azerbaïdjanais et les négociations tendues avec les séparatistes

 4 minutes

Haut-Karabakh : la population « se terre » dans la crainte de l’arrivée des soldats azerbaïdjanais, des négociations en cours avec les séparatistes

Les soldats azerbaïdjanais encerclaient, vendredi 22 septembre, Stepanakert, la capitale de la région séparatiste, surtout peuplée d’Arméniens du Haut-Karabakh. La situation est préoccupante, car les troupes azerbaïdjanaises sont présentes partout autour de la ville, à la périphérie. Les habitants ont peur de l’entrée des soldats azerbaïdjanais dans la ville et de possibles massacres. Stepanakert et d’autres régions du Haut-Karabakh sont privées de la plupart des services de base, tels que l’électricité, le gaz, la nourriture, le carburant, les connexions internet et téléphoniques. Face à cette situation, les habitants se réfugient dans les caves pour se protéger.

Des négociations en cours pour le retrait des troupes et le retour des déplacés

Les séparatistes du Haut-Karabakh ont annoncé entamer des négociations avec l’Azerbaïdjan pour le retrait de leurs troupes de la région. Ces discussions sont menées avec le soutien des soldats de maintien de la paix russes, dans le but d’organiser le processus de retrait des troupes et de permettre le retour des citoyens déplacés par l’agression militaire. Les parties discutent également des modalités d’entrée et de sortie des citoyens du Haut-Karabakh, qui sont actuellement limitées à une seule route, le corridor de Latchine, reliant la région à l’Arménie.

Tensions persistantes malgré le cessez-le-feu et manifestations à Erevan

Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, est accusé de passivité face à l’Azerbaïdjan, dans la gestion de la crise au Haut-Karabakh. Malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu mercredi entre les séparatistes arméniens et Bakou, la situation reste tendue dans la région, où la crise humanitaire se poursuit. Malgré quelques violations isolées signalées jeudi, le cessez-le-feu est globalement respecté. Néanmoins, des manifestants hostiles au premier ministre ont de nouveau pris d’assaut les rues d’Erevan pour protester contre la gestion de la crise par le gouvernement. Depuis mardi, l’armée azerbaïdjanaise a lancé une attaque contre la région séparatiste du Haut-Karabakh, causant la mort d’au moins 200 personnes et blessant 400 autres. Cette région, majoritairement peuplée d’Arméniens, avait déjà été le théâtre d’une guerre en 2020, qui avait permis à Bakou de regagner d’importants territoires.

Les autorités du Karabakh capitulent face à l’Azerbaïdjan, des négociations pour la réintégration en cours

Après seulement vingt-quatre heures de combat, les autorités du Karabakh, dépassées par la puissance de feu de Bakou et sans aide d’Erevan, ont déposé les armes mercredi. Des négociations ont commencé jeudi, sous la médiation de Moscou, pour la réintégration dans l’Azerbaïdjan du territoire sécessionniste, où plus de 100 000 personnes sont bloquées.

La pression s’accentue sur Nikol Pachinian, les opposants demandent sa démission

Les partis d’opposition accusent le premier ministre, Nikol Pachinian, d’avoir fait trop de concessions à Bakou et réclament sa démission. Des chefs de l’opposition ont également annoncé leur intention de lancer une procédure de destitution de Nikol Pachinian au Parlement. A Erevan, des dizaines de manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi devant les bureaux de M. Pachinian à la suite d’émeutes au cours desquelles des manifestants ont jeté des bouteilles et des pierres. Face aux manifestations, M. Pachinian a exhorté jeudi les Arméniens à emprunter “le chemin” de la paix, même s’il n’est “pas facile”. Il a averti jeudi soir que son gouvernement “agira avec fermeté mais conformément à la loi” contre les émeutiers.

L’Azerbaïdjan et l’Arménie s’accusent mutuellement au Conseil de sécurité de l’ONU

L’offensive de l’Azerbaïdjan a fait jeudi l’objet d’une passe d’armes entre Erevan et Bakou devant le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni d’urgence à la demande de la France. Le ministre des affaires étrangères arménien, Ararat Mirzoyana, a affirmé qu’il n’y avait pas “deux parties dans ce conflit mais un agresseur et une victime”, accusant Bakou d’avoir déclenché une offensive “injustifiée et planifiée”, visant à “finaliser le nettoyage ethnique” au Haut-Karabakh. Son homologue azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov, a dénoncé pour sa part une “campagne de désinformation” menée par Erevan, qu’il a accusé d’“alimenter et de soutenir les séparatistes”. Bakou et les Arméniens du Haut-Karabakh se sont dit malgré tout prêts à poursuivre les pourparlers sur une “réintégration” de ce territoire sécessionniste à l’Azerbaïdjan, qui ont débuté jeudi à Yevlakh, une ville située à 295 km à l’ouest de la capitale azerbaïdjanaise, Bakou. La présidence azerbaïdjanaise, qui a qualifié de “constructives” les deux heures de discussions, a annoncé qu’une nouvelle réunion aurait lieu “le plus rapidement possible”. “Les parties ont insisté sur la nécessité de discuter de tous les problèmes existants dans un environnement paisible et ont fait part de leur disposition à poursuivre les réunions”, ont commenté les séparatistes dans un communiqué.