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Violences policières : la gauche se déchire avant les manifestations

Violences policières : la gauche se déchire avant les manifestations

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Violences policières : la gauche se divise à deux jours des manifestations

Une journée de manifestations contre les violences policières approche, et avec elle les dissensions au sein de la gauche française. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se trouve face à La France insoumise (LFI), qui défend la participation à cette manifestation prévue le samedi 23 septembre. Les communistes et les socialistes, quant à eux, refusent d’y prendre part. Mais ce n’est pas seulement le refus d’appeler à manifester qui crée la discorde, c’est aussi l’argumentation utilisée par Fabien Roussel, chef du Parti communiste français, qui cristallise les critiques des “insoumis”.

Des positions contrastées sur le sujet sensible des violences policières

Le sujet des violences policières est grave et provoque des drames, estime Fabien Roussel dans une interview accordée à LCI le jeudi 21 septembre. Pour lui, il faut traiter cette problématique sérieusement. Toutefois, il désavoue le slogan couramment utilisé lors de ce type de mobilisation : “tout le monde déteste la police”. Cette opinion est partagée par les partenaires de la Nupes. De son côté, le Parti socialiste (PS) estime qu’il est “indispensable” de réformer la police, en raison de “la progression inquiétante du racisme” au sein de ses rangs.

Appel à une marche unitaire et diverses réactions

La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts font partie des premiers signataires de l’appel à une “marche unitaire” pour “reprendre la rue”. Cet appel a été lancé cet été suite à la mort de Nahel M, 17 ans, tué par un policier. Une cinquantaine d’organisations, dont la CGT, Attac et Les Amis de la Terre, participent à cette manifestation. Les services de renseignement estiment que entre 4 000 et 6 000 personnes sont attendues à Paris pour cette occasion.

Face à cette mobilisation, Fabien Roussel est critiqué par Manuel Bompard, coordinateur politique de LFI, qui affirme que Roussel “n’a pas le droit de caricaturer les mots d’ordre de ceux qui y participent”. Selon Bompard, les slogans utilisés lors de cette manifestation sont la conséquence des problèmes dans l’organisation de la police et dans les relations entre la police et une partie de la population. Il cite l’ancien défenseur des droits, Jacques Toubon, qui avait dénoncé le fait qu’en France, un jeune homme noir soit contrôlé vingt fois plus qu’un jeune homme blanc.

La controverse autour de la loi Cazeneuve divise les politiciens français

La loi Cazeneuve de 2017, qui régit l’exercice de la légitime défense par les policiers, suscite une controverse en France. L’alliance de La France insoumise (LFI) demande la suppression totale de cette loi, ce qui crée des tensions entre les différents partis politiques.

Les différends politiques mettent en péril l’unité

En 2021, La France insoumise a refusé de participer à une manifestation de policiers dénonçant la violence croissante à leur encontre et l’inadéquation de la réponse judiciaire. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a qualifié cette manifestation de “factieuse” et a critiqué les mesures policières “excessives” lors des manifestations.

Ces désaccords persistent et s’intensifient, avec des déclarations incendiaires et des comparaisons douteuses. Par exemple, Sophia Chikirou, députée LFI et proche de Jean-Luc Mélenchon, a récemment publié un message comparant Fabien Roussel, dirigeant du Parti communiste français, à Jacques Doriot, un ancien communiste qui a collaboré avec les nazis pendant les années 1940. Cette publication a été accompagnée d’une photo de tee-shirts avec l’inscription “Tout le monde déteste Fabien Roussel”.

Les partenaires politiques appellent au calme et au respect

Face à cette escalade de tensions, certains partenaires politiques de LFI expriment leur lassitude et appellent au respect mutuel. Olivier Faure, président du Parti socialiste, a demandé l’arrêt des hostilités, soulignant que le débat ne devrait pas être un champ de bataille et que les désaccords ne devraient pas se transformer en insultes. Cyrielle Chatelain, chef du groupe écologiste, a également exhorté à l’arrêt des attaques, soulignant l’importance du respect entre partenaires politiques.

Dans le contexte de la montée de l’extrême droite, ces appels au calme et à la collaboration prennent une importance particulière. Il est crucial d’éviter de fournir des alliés supplémentaires à l’extrême droite et de travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes actuels de la société française.