Carrefour et les distributeurs de carburants s'opposent à la revente à perte : quel impact sur les consommateurs ?
3 minutesCarrefour refuse de vendre à perte
Carrefour, l’un des principaux acteurs de la distribution alimentaire en France, a déclaré qu’il ne vendrait pas de carburants à perte. Son PDG, Alexandre Bompard, a souligné lors d’une audition à l’Assemblée nationale que l’interdiction de la revente à perte était un principe fondamental du commerce depuis 1963. Il a également estimé qu’il ne fallait pas ouvrir cette boîte de Pandore.
Les distributeurs de carburants réticents
Suite à l’annonce de la mesure par Elisabeth Borne, les distributeurs de carburants ont exprimé leur réticence lors d’une réunion à Bercy. Selon eux, l’effort demandé par le gouvernement serait trop important et sur une trop longue durée, mettant en péril l’exploitation de certains magasins. Une réduction de cinquante centimes d’euro par litre de carburant, comme évoqué par le gouvernement, entraînerait une perte de plusieurs milliers d’euros par jour.
Le gouvernement maintient son projet
Malgré les réticences des distributeurs de carburants, le gouvernement a confirmé sa volonté de maintenir son projet de revente à perte. Cette mesure vise à réguler le marché des carburants et à garantir des prix justes pour les consommateurs. Cependant, certains acteurs majeurs du secteur, comme TotalEnergies, ont déjà affirmé qu’ils ne descendraient pas en dessous d’un certain plafond de prix, remettant en question l’efficacité de cette mesure.
Le gouvernement n’oblige pas la vente à perte des carburants
Le ministre des comptes publics, Thomas Cazenave, a déclaré lors d’une interview sur Sud Radio que la possibilité de vente à perte des carburants n’était pas une obligation. Cette mesure, destinée à lutter contre l’envol des prix, fait partie du projet de loi en cours de réflexion pour une entrée en vigueur prévue en décembre. Ainsi, le gouvernement lance un défi aux distributeurs qui avaient récemment affirmé ne pas pouvoir baisser les prix faute d’autorisation de vendre à perte.
Encourager les opérations coup de poing et plafonner les prix
M. Cazenave a expliqué que le but du gouvernement était de permettre aux distributeurs qui le souhaitent de baisser les prix en utilisant des stratégies telles que les opérations coup de poing, le plafonnement des prix et, éventuellement, la vente à perte. Il a également exprimé son étonnement face à l’accusation selon laquelle l’État se procurerait des bénéfices grâce à la hausse des prix du carburant. En comparant la hausse de 2 milliards d’euros de TVA avec les 40 milliards dépensés par l’État cette année pour protéger les Français de l’inflation et des prix du carburant, il a qualifié cette accusation de non sérieuse, en s’adressant à Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, qui prône une TVA à 5,5% sur le carburant.
Un fonds pour soutenir les petits distributeurs
Par ailleurs, l’État envisage la création d’un fonds dont le montant reste à étudier, afin de venir en aide aux petits distributeurs qui sont fortement impactés par la concurrence des ventes à perte. Le ministre a précisé qu’il préférait négocier avec les distributeurs plutôt que de demander au contribuable de financer une ristourne qui coûterait 12 milliards d’euros.
Un examen approfondi de la taxe sur les superprofits des pétroliers
Interrogé sur une éventuelle reconduction de la taxe sur les superprofits des pétroliers en 2024, le ministre a répondu que “tout est sur la table.” Il semble donc que cette mesure fasse l’objet d’un examen approfondi de la part du gouvernement.