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Le gouvernement français adopte une mesure radicale pour lutter contre la pénurie d'antibiotiques : la vente à l'unité obligatoire
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Le gouvernement français adopte une mesure radicale pour lutter contre la pénurie d'antibiotiques : la vente à l'unité obligatoire

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Le gouvernement souhaite rendre la vente de certains antibiotiques à l’unité obligatoire en cas de pénurie

Le gouvernement français envisage de prendre des mesures pour faire face à la pénurie de certains antibiotiques. Selon Franceinfo et l’Agence France Presse (AFP), l’exécutif souhaite rendre obligatoire la délivrance de certains antibiotiques à l’unité dans le cas où il y aurait une pénurie.

Une mesure déjà expérimentée entre 2014 et 2015

Cette mesure, qui serait introduite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, a déjà été testée en France entre novembre 2014 et 2015. Pendant cette période, une dizaine d’antibiotiques ont été vendus à l’unité dans 75 pharmacies de ville.

Réduire le gaspillage et améliorer la traçabilité

Cette obligation de délivrance à l’unité pourrait non seulement contribuer à atténuer les problèmes de pénurie, mais aussi réduire le gaspillage en fournissant exactement le nombre de comprimés prescrits. En effet, la France est l’un des pays européens où la consommation d’antibiotiques est la plus élevée. De plus, la pratique de découper les blisters d’emballage pose des problèmes de traçabilité et de conformité avec les normes en vigueur.

Quant aux pharmaciens, ils restent perplexes quant à la mise en œuvre pratique de cette mesure. Ils soulignent également les difficultés liées à la traçabilité des produits une fois qu’ils sont vendus à l’unité. Malgré ces réserves, le gouvernement est déterminé à avancer avec cette mesure, qui sera examinée par le Parlement dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Vente à l’unité des antibiotiques : Le dispositif rendu possible à partir de 2022

L’expérience de vente à l’unité des antibiotiques en France, menée entre novembre 2014 et 2015 dans 75 pharmacies de ville, a ouvert la voie à une nouvelle législation. En effet, le principe d’une dispensation à l’unité de certains médicaments, notamment les antibiotiques, a été inscrit dans la loi en 2020, avec le dispositif rendu possible à partir de 2022.

Diagnostic et traitement en pharmacie : Un pas vers une meilleure prise en charge

Le gouvernement français souhaite également faciliter l’accès aux soins en permettant aux patients de bénéficier d’un diagnostic en pharmacie en cas de suspicion d’angine ou de cystite. Si le test rapide d’aide au diagnostic s’avère positif, un traitement pourra alors être délivré sans ordonnance. Cette mesure vise à améliorer la prise en charge rapide des infections courantes, tout en évitant les consultations médicales non nécessaires.

Lutte contre les pénuries et relocalisation de la production : Les mesures du gouvernement

Face aux problèmes récurrents de pénuries de médicaments, le gouvernement français a décidé d’agir sur plusieurs fronts. Tout d’abord, il envisage la relocalisation de la production de médicaments jugés essentiels, afin de renforcer l’autonomie du pays en matière de santé. En parallèle, une révision des prix de certaines molécules est prévue, dans le but de garantir une juste rémunération pour les laboratoires et d’assurer un approvisionnement pérenne. Enfin, une meilleure gestion des stocks sera mise en place pour anticiper les risques de pénuries et assurer la disponibilité des médicaments pour les patients.

Dans une tentative de conciliation avec l’industrie pharmaceutique, le ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, a annoncé dans une interview accordée aux Echos un plafonnement de la contribution financière des laboratoires à l’Assurance maladie, lorsque leur chiffre d’affaires dépasse un certain seuil. Cependant, il a souligné que dans le cas d’un arrêt de production d’un des 6 000 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, l’État aura le pouvoir de demander à l’entreprise de céder gratuitement l’exploitation du médicament pendant deux ans, en l’absence de repreneur. Cette mesure vise à garantir l’accès continu à des médicaments vitaux pour les patients, même en cas de difficultés économiques rencontrées par les laboratoires.