Lampedusa : La France refuse d'accueillir des migrants, sauf les réfugiés politiques
3 minutesLa France n’accueillera pas de migrants de Lampedusa, sauf les réfugiés politiques
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur TF1 que la France n’accueillerait pas de migrants venus de l’île italienne de Lampedusa, qui connaît actuellement une forte affluence, affirmant ainsi la position ferme du gouvernement français sur cette question.
Distinction entre demandeurs d’asile et migrants
M. Darmanin a toutefois reconnu qu’il fallait distinguer la situation des demandeurs d’asile de celle de la majorité des migrants, tout en soulignant que la responsabilité de cette distinction revenait aux autorités italiennes. Il a également minimisé la présence des demandeurs d’asile politiques parmi les migrants débarqués à Lampedusa.
Une aide pour reconduire les migrants dans les pays avec lesquels la France a de bonnes relations diplomatiques
Le ministre de l’intérieur a affirmé que la France était prête à aider les autorités italiennes à reconduire les migrants dans les pays avec lesquels elle entretient de bonnes relations diplomatiques, tels que la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Il a souligné qu’il était important de distinguer les migrants des réfugiés politiques.
Il est à noter que Berlin a suspendu l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie en raison de la pression migratoire et du non-respect des accords européens par Rome. Emmanuel Macron avait quant à lui défendu le devoir de solidarité européenne avec l’Italie et annoncé un travail en cours entre les deux gouvernements pour prendre des décisions.
Environ 8 500 personnes originaires d’Afrique du Nord ont débarqué à Lampedusa les mardi et mercredi, soit l’équivalent de la population locale de l’île. Face à cette situation, l’île a déclaré l’état d’urgence.
Le renforcement des contrôles à la frontière franco-italienne annoncé par Gérald Darmanin
Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé que les contrôles à la frontière franco-italienne seront renforcés. Les effectifs de police et de gendarmerie dédiés à cette tâche passeront ainsi de 500 à 700 agents. Cette décision fait suite à l’afflux massif de migrants sur l’île de Lampedusa, qui a mis les capacités d’accueil de l’île sous une forte tension.
La question épineuse de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile
La situation à Lampedusa a relancé le débat sur la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile. En effet, les autorités italiennes sont confrontées à un afflux constant de migrants et demandeurs d’asile arrivant sur leur territoire. La France, comme d’autres pays européens, doit prendre ses responsabilités et accueillir ceux qui sont éligibles à l’asile et qui fuient des persécutions sexuelles, politiques ou religieuses.
Cependant, Gérald Darmanin a minimisé la présence de demandeurs d’asile parmi les migrants arrivant à Lampedusa, affirmant que la majorité d’entre eux ne fuient pas des persécutions. Il a souligné que les migrants ne sont généralement pas des Afghans ou des Syriens.
Le plan d’urgence d’aide à l’Italie présenté par Ursula von der Leyen
Dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue à Lampedusa pour présenter un plan d’urgence d’aide à l’Italie. Ce plan en dix points vise à gérer l’urgence des flux migratoires vers l’Italie. Il prévoit notamment une meilleure répartition des demandeurs d’asile entre les pays européens et facilite les retours.
Gérald Darmanin, quant à lui, ne prévoit pas de se rendre à Lampedusa. Son plan consiste à renforcer les contrôles à la frontière franco-italienne afin de freiner les arrivées de migrants. Les autorités françaises cherchent ainsi à conjuguer fermeté à l’encontre des passeurs tout en facilitant les voies légales d’entrée dans l’espace européen pour les personnes éligibles à l’asile.