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Langues régionales : tensions au Parlement espagnol suite à l'utilisation du catalan, du basque et du galicien
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Langues régionales : tensions au Parlement espagnol suite à l'utilisation du catalan, du basque et du galicien

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Langues régionales : tensions au Parlement espagnol au sujet de l’utilisation du catalan, du basque et du galicien

Le statut coofficiel des langues régionales en Espagne

Les langues régionales catalan, basque et galicien ont obtenu un statut de langue coofficielle en Espagne. Cette décision a été prise à la mi-août par le parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya en échange de son soutien au Parti socialiste.

La première utilisation des langues régionales au Parlement espagnol

Pour la première fois, le catalan, le basque et le galicien ont été utilisés lors d’une séance au Parlement espagnol le mardi 19 septembre. Cet événement a immédiatement provoqué des tensions, notamment par l’extrême droite qui dénonce une nouvelle concession du gouvernement Sanchez aux indépendantistes catalans.

Les réactions de protestation

En signe de protestation, les députés du parti ultranationaliste Vox ont quitté l’hémicycle pendant l’intervention en galicien d’un député du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez. Ils ont également rendu les écouteurs leur permettant de suivre la traduction simultanée en castillan. La présidente du groupe parlementaire Vox, Maria José Millan, a déclaré dans les couloirs du Parlement : “Nous ne voulons pas être complices de cette rupture de notre coexistence” et a ajouté dans un message publié sur X (anciennement Twitter) : “Nous n’utiliserons pas des traducteurs pour communiquer avec des gens [des villes espagnoles] de Salamanque, Barcelone ou Vigo”.

La revendication des langues régionales et leur statut en Espagne

L’utilisation des langues catalan, basque et galicien en séance plénière au sein du Parlement espagnol était une revendication des partis nationalistes de ces régions depuis longtemps. Cependant, elle a été obtenue à la mi-août par Junts per Catalunya, le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, en échange de son soutien crucial à l’élection à la présidence du Parlement espagnol de la socialiste Francina Armengol.

Catalan, basque et galicien ont un statut de langue coofficielle en Espagne aux côtés du castillan. Cela signifie qu’elles sont enseignées à l’école, utilisées dans l’administration et au sein du Parlement régional en Catalogne, au Pays basque et en Galice. La présidente du groupe parlementaire de la formation catalane, Miriam Nogueras, a salué cette décision en catalan en déclarant : “C’est un jour historique (…) enfin, les droits des personnes parlant catalan vont être respectés ici”.

Puigdemont exige la reconnaissance des langues régionales de l’UE

Carles Puigdemont, l’ancien président catalan qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a récemment exigé que le gouvernement espagnol demande la reconnaissance du catalan, du basque et du galicien comme langues officielles de l’Union européenne.

Débat au sein des ministres européens des affaires européennes

Cette demande a été débattue mardi par les ministres européens des affaires européennes, qui ont soulevé des objections et réclamé plus de temps pour se prononcer sur cette question délicate.

Les voix des députés du parti de M. Puigdemont indispensables pour M. Sanchez

Les députés du parti de M. Puigdemont, Junts per Catalunya, auront un rôle crucial à jouer dans la reconduction au pouvoir de Pedro Sanchez dans les semaines à venir. M. Puigdemont a notamment demandé l’amnistie des indépendantistes catalans poursuivis par la justice pour la tentative de sécession de 2017.

Si M. Sanchez souhaite obtenir une majorité suffisante, il aura besoin du soutien des partis régionaux, dont celui de M. Puigdemont. Les élections législatives du 23 juillet n’ayant pas permis de dégager une majorité claire, il est essentiel pour les partis politiques de trouver un terrain d’entente afin de former un gouvernement stable.

Si M. Sanchez échoue à obtenir l’investiture du Parlement, de nouvelles élections devront être convoquées, prolongeant ainsi encore davantage l’incertitude politique en Espagne.