Le premier convoi d'aide de l'ONU entre en Syrie par Bab Al-Hawa depuis juillet : un espoir pour les populations en détresse
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Un convoi d’aide humanitaire des Nations unies a réussi à entrer dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie le 19 septembre, via le poste-frontière de Bab Al-Hawa avec la Turquie. C’est la première fois depuis juillet qu’un tel convoi parvient à accéder aux zones en difficulté. Le convoi, qui était composé de 17 camions contenant différents types de matériel de secours, dont des médicaments, a été observé par un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. Des camions portant les sigles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont traversé la frontière.
Un mécanisme de l’ONU mis en place en 2014
Depuis 2014, un mécanisme mis en place par l’ONU permet aux agences humanitaires des Nations unies de livrer de la nourriture, de l’eau et des médicaments aux zones rebelles en utilisant le poste-frontière de Bab Al-Hawa, sans nécessiter d’autorisation préalable du gouvernement syrien. Cette initiative avait été mise en place trois ans après le début de la guerre en Syrie.
L’accord suspendu mais maintenu pendant six mois
Cependant, le 11 juillet dernier, le régime syrien a décidé de ne pas reconduire ce mécanisme, qu’il considère comme une violation de sa souveraineté. Malgré cela, l’ONU a obtenu un accord avec le gouvernement syrien en août, permettant de maintenir le mécanisme en vigueur pendant six mois supplémentaires. Cette récente entrée du convoi d’aide témoigne donc de l’application de cet accord entre les parties concernées.
Plusieurs ONG mettent en garde contre le risque d’entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire via Bab Al-Hawa
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont exprimé leurs inquiétudes quant à la possibilité que l’aide humanitaire destinée à la Syrie soit entravée par le régime d’Al-Assad. En effet, Bab Al-Hawa, un point de passage stratégique pour l’acheminement de l’aide, est sous le contrôle du groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), anciennement affilié à Al-Qaida. Ce groupe domine la dernière poche d’opposition armée dans le nord-ouest du pays.
Critiques sur la lenteur de l’aide dans les territoires rebelles
Suite au séisme dévastateur qui a touché la Turquie et la Syrie en février dernier, faisant près de 6 000 morts dans ce dernier pays, les ONG et les opposants ont vivement critiqué la lenteur de l’aide humanitaire fournie par l’ONU. Ces critiques ont notamment été dirigées vers les territoires rebelles du nord-ouest de la Syrie, où plus de quatre millions de personnes vivent dans des conditions difficiles.
Ouvrir de nouveaux points de passage pour l’aide humanitaire
Pour tenter de pallier cette situation, le gouvernement de Damas a autorisé l’ouverture de deux nouveaux points de passage avec la Turquie : Bab Al-Salamah et Al-Raï. Cependant, il est important de noter que 85 % de l’aide humanitaire destinée au nord-ouest de la Syrie transitait majoritairement par Bab Al-Hawa. Bien que ces deux nouveaux points de passage permettent d’augmenter l’acheminement de l’aide, il reste néanmoins essentiel de maintenir l’accès à Bab Al-Hawa pour garantir un soutien suffisant à la population locale.
Le conflit en Syrie, qui a commencé en 2011 suite à la répression des manifestations prodémocratie, a engendré plus d’un demi-million de décès et a entraîné le déplacement de millions de personnes. Ce conflit a également divisé le pays en de nombreuses factions et zones d’influence. Il est donc crucial d’assurer un accès sans entrave à l’aide humanitaire pour répondre aux besoins des populations vulnérables dans le nord-ouest de la Syrie.